Par , publié le 14 mars 2023

En février, en marge de la présentation des résultats annuels, Mark Zuckerberg avait assuré que 2023 serait “l’année de l’efficacité” pour Meta. Mardi, la maison mère de Facebook a officialisé un deuxième plan social en seulement quatre mois, elle qui n’en avait jamais mené depuis sa création en 2004. Cette fois-ci, ce sont 10.000 emplois qui vont être supprimés au cours des prochains mois. Parallèlement, 5.000 postes ouverts au recrutement ne seront finalement pas pourvus. Ces mesures, qui s’ajoutent aux 11.000 licenciements annoncés en novembre, doivent permettre à la société de s’adapter à “la nouvelle réalité économique”, explique son patron dans un message adressé aux salariés. Elles doivent aussi permettre d’alléger l’organisation hiérarchique pour limiter la bureaucratie et avancer plus rapidement.

Baisse du chiffre d’affaires – Cette double restructuration est également destinée aux marchés financiers, alors que l’action de Meta restait sur une chute de 75% en un an. Depuis novembre, son cours a plus que doublé – restant cependant encore loin des sommets touchés en 2021. L’an passé, Meta a accusé un repli de son chiffre d’affaires. Une baisse certes très limitée (-1% seulement), mais inédite dans son histoire. Le réseau social explique ses contre-performances par la faiblesse du marché publicitaire, plombé par l’inflation et la crainte d’une prochaine récession. Le groupe n’est d’ailleurs pas le seul à souffrir. Google a aussi mené un important plan social. Snapchat a licencié 20% de ses effectifs. Et Twitter s’est séparé de la moitié de ses employés.

Monétisation plus difficile – L’entreprise est d’autant plus en difficulté qu’elle doit affronter la concurrence grandissante de TikTok. Elle peine désormais à attirer de nouveaux adeptes – fin 2020, le réseau social a même connu une baisse du nombre d’utilisateurs, du jamais vu. Et elle a dû adapter son offre pour copier son menaçant rival. Si son nouveau format, baptisé Reels, représente une part croissante de l’activité sur Facebook et Instagram, il génère des recettes publicitaires plus faibles. Autrement dit, Meta ne peut pas aussi bien monétiser son audience qu’avant. Autre problème: la modification des règles d’Apple sur le pistage publicitaire, qui limite l’efficacité des publicités mobiles. Et se traduit par un important manque à gagner.

Investissements dans le métaverse – Ces mesures d’économies ont lieu alors que la société mène sa transformation vers le métaverse. Pour y parvenir, elle a investi sans compter et recruté massivement dans sa division Reality Labs. Avant les premiers licenciements en novembre, celle-ci comptait 17.000 employés, soit un quart des effectifs de Meta. Elle accuse aussi des pertes colossales: près de 14 milliards de dollars en 2022. Un déficit qui va encore se creuser cette année. De tels investissements ne posaient pas de problèmes tant que la machine publicitaire tournait à plein régime. “Être plus efficace nous donnera les ressources et la confiance nécessaires pour atteindre nos objectifs à long terme”, assure désormais Mark Zuckerberg.

Pour aller plus loin:
– L’Europe remet en cause les pratiques publicitaires de Facebook
– Mark Zuckerberg face aux doutes sur sa stratégie dans le métaverse


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