Par , publié le 28 septembre 2020

TikTok n’a pas disparu dimanche soir de l’App Store et du Play Store aux Etats-Unis. Menacée d’interdiction, la populaire application de vidéos s’est vu accorder un sursis de dernière minute par la justice américaine. Le jugement n’a pas été rendu public, mais les avocats de l’entreprise avaient assuré que cette mesure était contraire au premier amendement de la Constitution américaine sur la liberté d’expression. Un argument qui avait déjà permis à WeChat, autre application chinoise dans le viseur de l’administration Trump, d’éviter un bannissement il y a une semaine.

Deuxième volet – La décision de la justice n’est cependant que temporaire. Et le gouvernement s’est déjà dit déterminé à mener une bataille judiciaire pour obtenir gain de cause. Il met en avant des enjeux de sécurité nationale, assurant que le régime chinois peut mettre la main sur les données personnelles des utilisateurs américains. En outre, le juge ne s’est pas prononcé sur le deuxième volet du dossier: le placement de TikTok sur une liste noire qui interdit toute relation avec des entreprises américaines (boutiques d’applications, hébergeurs cloud, annonceurs…). Une mesure beaucoup plus restrictive, qui doit entrer en vigueur le 12 novembre.

Un accord trouvé ? – Pour éviter d’en arriver là, Washington exige depuis des semaines que le chinois ByteDance cède les activités américaines de TikTok. Un compromis semblait avoir été trouvé il y a deux semaines, avant d’être officialisé victorieusement par Donald Trump. Il prévoit la création d’une nouvelle entreprise, basée aux Etats-Unis et baptisée TikTok Global, dans laquelle Oracle et Walmart doivent prendre 20% du capital. Oracle doit, par ailleurs, être chargé d’héberger les données des utilisateurs américains dans son cloud. Et doit s’assurer que le code source de l’application ne contient pas de porte dérobée pour envoyer des informations vers la Chine.

Impasse – Mais cet accord est aujourd’hui dans l’impasse. En cause: la répartition des 80% restants du capital de TikTok Global. Washington affirme qu’ils seront distribués aux investisseurs actuels de ByteDance – dont font partie des fonds américains. Ainsi, la majorité du capital serait aux mains des Etats-Unis. Le groupe chinois assure le contraire: il conservera l’intégralité de sa participation et sera donc aux manettes de la nouvelle société. Une hypothèse à laquelle s’oppose Donald Trump. En Chine, la position américaine suscite un tollé. Plusieurs grands journaux du pays, réputés proches du pouvoir, multiplient les critiques. De quoi suggérer que Pékin devrait mettre son veto à cette opération.


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