Par , publié le 29 septembre 2020

C’est le premier investissement de Daniel Elk depuis qu’il a promis la semaine dernière d’injecter un milliard d’euros dans des start-up pour permettre à l’Europe de rattraper son retard. Le fondateur et patron de Spotify vient de participer à la levée de fonds, officialisée mardi, de Northvolt. Un choix qui correspond à ses objectifs: le groupe suédois est en effet le meilleur espoir européen pour casser l’écrasante domination des groupes asiatiques sur le marché très prometteur des batteries pour voitures électriques. Avec ces 600 millions de dollars (515 millions d’euros) supplémentaires, celui-ci ambitionne de construire la première gigafactory européenne.

Course aux fonds – Lancée en 2016 par deux anciens de Tesla, la société a déjà recueilli plus de 3,5 milliards de dollars, en particulier auprès de Volkswagen, qui détient environ 20% du capital. BMW, Siemens, Vestas ou encore ABB ont aussi injecté des fonds. Northvolt a contracté un prêt auprès de la Banque européenne d’investissement, et obtenu une importante subvention du gouvernement allemand. Une course aux fonds indispensable, assure son patron Peter Carlsson. “Nous sommes en plein cœur d’une course aux capacités de production en Europe, souligne-t-il. Les entreprises qui réussiront le mieux seront celles qui attireront des talents et capitaux, et qui passeront à l’échelle le plus vite”.

Deux usines en projet – Ce passage à l’échelle aura d’abord lieu à Skelleftea, au nord de la Suède. Northvolt est en train d’y construire sa première usine de batteries, dont l’ouverture est prévue l’année prochaine. Le groupe table sur une production initiale de 4 gigawattheures (GWh). Puis prévoit de la porter à 32 GWh en 2024, et potentiellement jusqu’à 40 GWh. Cela serait davantage que la production actuelle de la gigafactory de Tesla dans le Nevada. Dans un deuxième temps, Northvolt bâtira un site de production à Salzgitter, dans le centre de l’Allemagne, en partenariat avec Volkswagen. Sa capacité initiale doit être de 16 GWh à partir de 2024.

Recyclage de batteries – La société ambitionne de porter sa production de batteries à 150 GWh d’ici à 2030. Selon ses estimations, cela représenterait environ 25% du marché européen. Pour rivaliser avec les poids lourds asiatiques du secteur – comme le chinois CALT, le japonais Panasonic ou le sud-coréen LG Chem -, Northvolt va devoir surmonter plusieurs défis. D’abord, trouver suffisamment d’ingénieurs spécialisés dans le domaine et bâtir un réseau robuste de sous-traitants. Ensuite, et surtout, s’approvisionner en métaux rares. Un challenge que l’entreprise espère réduire en couvrant 50% de ses besoins grâce au recyclage de batteries.

Pour aller plus loin:
– Grâce à de nouvelles batteries, Tesla promet de casser les prix
– Le patron de Spotify va investir un milliard dans des “moonshots” européens


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