Par , publié le 12 octobre 2020

Instacart continue de surfer sur l’effet coronavirus. En fin de semaine dernière, la start-up spécialisée dans les courses en ligne a officialisé une nouvelle levée de fonds, d’un montant de 200 millions de dollars (169 millions d’euros). Une somme qui s’ajoute aux 325 millions déjà récoltés cet été. Sa valorisation s’envole: elle est désormais de 17,5 milliards de dollars, soit 4 milliards de plus qu’en août. Devenue rentable au printemps, Instacart étudie une introduction en Bourse. Peut-être même dès le début de l’année prochaine, rapporte le Financial Times.

Personal shoppers” – La start-up a été fondée en 2012. Très vite, elle devient l’un des symboles de l’économie dite “à la demande”. Instacart ne sert en effet que d’intermédiaire entre les supermarchés et les clients. Elle ne possède ainsi ni entrepôt, ni stock. Ses personal shoppers font directement les courses dans le magasin choisi par le consommateur, avant d’être relayés par des livreurs. Ce modèle permet de limiter les coûts, de simplifier la chaîne logistique et de rapidement déployer le service – quelques semaines suffisent pour se lancer dans une nouvelle ville. Instacart revendique désormais 500 distributeurs partenaires, cumulant plus de 40.000 magasins aux Etats-Unis.

500.000 acheteurs – Comme Uber, Instacart a recours à des travailleurs indépendants, c’est à dire non salariés. Une stratégie critiquée qui est cependant au cœur du succès rencontré ces derniers mois. Alors que Walmart, le premier distributeur mondial, peinait à répondre à la très forte demande, la société a en effet pu rapidement ajuster ses équipes, passant de 200.000 à 500.000 shoppers. Entre janvier et avril, son volume d’affaires a ainsi été multiplié par près de quatre, selon les estimations du cabinet Second Measure. Et sa part de marché a bondi à 57%, quand celle de Walmart chutait à 25%. Ce chiffre est cependant à nuancer car Second Measure ne mesure pas les ventes alimentaires d’Amazon.

Concurrence – Selon le site The Information, l’entreprise a franchi en avril une étape importante: ses premiers profits. L’an passé, elle avait accusé une perte de 300 millions de dollars. Pour maintenir cette dynamique, elle peut espérer qu’une partie de ses nouveaux clients ne retourneront pas faire leurs courses en magasin, une fois l’épidémie du coronavirus passée. Elle compte aussi sur une diversification de ses activités, notamment sur la publicité. Mais Instacart doit affronter une forte concurrence, notamment d’Amazon et de Walmart. Le premier a repris son modèle et l’a déployé dans sa chaîne de supermarchés Whole Foods. Et le deuxième accélère dans la livraison à domicile.

Pour aller plus loin:
– Comment Walmart tente de contrer Amazon
– Amazon veut populariser le paiement avec la paume de la main


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