Par , publié le 13 novembre 2020

Un an après son lancement, le succès de Disney+ ne se dément pas. Au troisième trimestre, l’offre de streaming du créateur de Mickey a gagné 16,2 millions d’abonnés. Elle compte désormais 73,7 millions d’adeptes, dans une vingtaine de pays seulement. C’est nettement mieux que les objectifs internes fixés l’an passé: entre 60 et 90 millions d’abonnés d’ici à 2024. Et c’est déjà plus du tiers du parc de clients de Netflix, qui s’est lancé dans le streaming en 2007. “Leur exécution est très impressionnante”, reconnaissait en septembre Reed Hastings, le patron de Netflix, qui n’avait anticipé que 20 millions d’abonnés en un an pour son rival.

Offre de complément – Plusieurs raisons expliquent ce succès. D’abord, la richesse du catalogue: les dessins animés Disney, les films d’animation Pixar, les trilogies Star Wars, les longs-métrages Marvel ou encore les 31 saisons des Simpsons. Autant de classiques qui rendent l’offre indispensable pour certains publics, notamment les jeunes enfants. Ensuite, le prix: 7 euros/dollars par mois et 70 euros/dollars par an. Le service est ainsi deux fois moins cher que Netflix, lui permettant de se positionner comme une offre de complément, et non comme un véritable rival. Enfin, Disney+ a profité de l’épidémie de coronavirus, à l’image de Netflix qui a enregistré des performances record au printemps.

Contenus originaux – Jusqu’à présent, la plate-forme n’a donc pas trop souffert de sa principale faiblesse: le renouvellement limité de son catalogue, notamment en contenus originaux. C’est un élément important pour maintenir l’engagement et ainsi conserver les abonnés qui ont fait le tour des films et séries disponibles, et qui pourraient être tentés par une offre concurrente. Sur ce point, Disney+ fait face à son premier moment de vérité. Jeudi, une promotion lancée avec l’opération mobile américain Verizon commence à prendre fin. En jeu: au moins 9 millions d’abonnés, selon un chiffre révélé par le site The Information, qui ont bénéficié d’une année gratuite et qu’il faut désormais convaincre de payer.

Nouvelle stratégie – Certes, la société californienne a été particulièrement impactée par l’arrêt des tournages, qui a entraîné le report de plusieurs séries produites exclusivement pour Disney+. Mais des observateurs, dont l’investisseur activiste Daniel Loeb, estiment qu’elle devrait surtout changer son modèle de distribution pour privilégier le streaming aux dépens des sorties en salles et des diffusions télé. En octobre, Disney a fait un premier pas dans cette direction avec une réorganisation interneDans les faits, ses dirigeants ne semblent cependant pas encore prêts à totalement chambouler un modèle économique qui a généré tant de profits. Ils ont ainsi préféré reporter la sortie en salles des derniers blockbusters maison au lieu de les diffuser sur Disney+.

Pour aller plus loin:
– Pourquoi Netflix continue d’augmenter ses prix
– Six mois après son lancement, Quibi ferme déjà ses portes


No Comments Yet

Comments are closed

Contactez-nous  –  Politique de confidentialité