Par , publié le 16 novembre 2020

L’élection américaine passée, les introductions en Bourse (IPO) peuvent reprendre à Wall Street, notamment pour les sociétés technologiques. Vendredi dernier, c’est DoorDash, le leader américain de la livraison de repas, qui a donné le coup d’envoi d’une période qui s’annonce particulièrement chargée, en lançant officiellement son processus d’introduction. Il doit être suivi dans les prochains jours et semaines par Airbnb, Instacart, Wish, Affirm ou encore Roblox. Toutes ces sociétés souhaitent tirer profit d’une fenêtre de tir jugée favorable, malgré la progression incontrôlée de l’épidémie de coronavirus.

Seconde vague – Après plusieurs mois d’arrêt au printemps, une première salve d’IPO a déjà au lieu cet automne. Elle concernait principalement des éditeurs de logiciels pour professionnels, comme Snowflake, Palantir, Unity ou encore Asana. Dans un contexte favorable aux groupes technologiques – le Nasdaq a touché son plus haut niveau historique le 2 septembre -, ces opérations avaient globalement été plébiscitées par les investisseurs. A l’image de Snowflake, une société spécialisée dans le traitement des données dans le cloud, dont la capitalisation boursière s’élève désormais à 70 milliards de dollars. Cette deuxième vague d’IPO est différente: elle concerne des entreprises qui s’adressent aux consommateurs.

Possible vaccin – Après avoir raté la fenêtre de septembre, les prétendants à Wall Street ont préféré laisser passer l’élection américaine. Celle-ci avait en effet créé un climat d’incertitudes, jamais propice à des introductions en Bourse. Ces entreprises se précipitent désormais pour faire leurs débuts boursiers avant Noël, et ainsi tenter de capitaliser sur la forte croissance de leur activité, en partie dopée par les restrictions liées au coronavirus. Le timing est serré car l’hypothèse d’un vaccin disponible au cours des prochains mois se rapproche. Depuis un mois, les actions de Zoom et de Peloton affichent ainsi une forte chute. Pour DoorDash et les autres, cela signifie potentiellement une capitalisation inférieure à celle qu’ils auraient pu obtenir il y a deux mois.

L’exception Airbnb – Parmi les prochains entrants à Wall Street, Airbnb fait figure d’exception. La plate-forme de location de logements a été fortement touchée par la chute du tourisme. En mai, elle a licencié un quart de ses effectifs. Et son chiffre d’affaires a été divisé par trois au deuxième trimestre, selon des données citées par Bloomberg. La situation s’est légèrement améliorée depuis mais la résurgence du virus en Europe et aux Etats-Unis laissent craindre une nouvelle rechute, alors qu’approche une période cruciale avec les fêtes de Thanksgiving et de Noël. Pour Airbnb, toute annonce positive sur les vaccins en cours d’élaboration est donc une bonne nouvelle. Ses dirigeants espèrent mener leur IPO sur la base d’une valorisation de 30 milliards de dollars.

Pour aller plus loin:
– Dans la Silicon Valley, les introductions en Bourse sur le banc des accusés
– Snowflake, l’éditeur de logiciel qui a séduit Warren Buffett


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