Par , publié le 22 novembre 2020

Des écouteurs sans fil à 2 euros, une montre à 5 euros, une paire de baskets à 10 euros… Voilà certains des “bons plans” proposés lorsque s’ouvre l’application Wish. Si la plate-forme ne paie pas de mime, elle est devenue en quelques années l’un des poids lourds du commerce en ligne grâce à ses prix cassés et à ses campagnes marketing agressives. La société américaine revendique désormais 100 millions d’utilisateurs actifs dans une centaine de pays. Et 1,8 million de produits vendus chaque jour. Un succès qu’elle espère désormais faire fructifier à Wall Street: vendredi, elle a publié son prospectus d’introduction en Bourse.

L’anti-Amazon – Fondée en 2010, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 1,7 milliard de dollars, sur les neuf premiers mois de l’année, soit une hausse de 32% en un an. Elle n’est, en revanche, toujours pas rentable. Wish se distingue en prenant le contre-pied d’Amazon, en affichant des délais de livraison de plusieurs semaines. Car la société ne joue qu’un rôle de simple intermédiaire entre les vendeurs et les acheteurs. Elle ne possède pas d’entrepôts, ni de stocks: tous les achats sont directement expédiés par la poste depuis la Chine, l’Indonésie ou encore la Birmanie. Wish compte moins de 1.000 salariés, contre plus de 800.000 par Amazon.

Arnaques – Avec des tels prix, la qualité est rarement présente. Et les arnaques fréquentes car tout le monde peut facilement s’inscrire comme vendeur sans que Wish n’effectue la moindre vérification. Les acheteurs, eux, restent peu fidèles, selon des chiffres cités par le site spécialisé The Information. Cela signifie que le groupe doit sans cesse attirer de nouveaux adeptes pour maintenir sa croissance, alors même qu’il doit affronter de nouveaux concurrents, en particulier AliExpress, lancé par le géant chinois Alibaba. Wish est en outre menacé par des modifications d’un accord postal international garantissant des prix très bas entre l’Asie et les Etats-Unis.

Nouvelle stratégie – Ce changement pourrait se répercuter sur les prix proposés aux clients américains, qui représentent 30% de son chiffre d’affaires. A partir de 2021, d’autres pays, notamment européens, pourront également augmenter leurs tarifs postaux depuis la Chine. Pour préparer cette échéance, Wish a donc commencé à changer de modèle, en ouvrant plusieurs entrepôts aux Etats-Unis et en Europe pour y stocker les produits les plus populaires. Et l’entreprise, qui viserait selon la presse américaine une valorisation comprise entre 25 et 30 milliards de dollars, mise beaucoup sur de nouveaux marchés en Amérique latine, en Europe de l’Est ou en Afrique.

Pour aller plus loin:
Allegro, l’Amazon polonais, réalise une entrée en Bourse record
– Comment Walmart tente de contrer Amazon


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