Par , publié le 30 novembre 2020

Cela ressemble à un aveu. Menacée par la concurrence acharnée de Microsoft, Slack serait désormais prête à négocier une vente. Selon la presse américaine, la plate-forme de communication et de collaboration en entreprise aurait ainsi entamé des négociations avec Salesforce. L’opération pourrait même être annoncée dès cette semaine, affirment des sources proches du dossier. Si elle se concrétise, elle devrait se chiffrer au-delà des 20 milliards de dollars (16,7 milliards d’euros). Et serait ainsi la plus importante acquisition jamais réalisée par le géant du logiciel dans le cloud fondé par Marc Benioff.

Plébiscitée dans la Silicon Valley – Lancée en 2013, Slack ambitionne de remplacer les courriers électroniques. Son service repose sur des canaux de discussion entre collègues, qui doivent permettre de travailler plus efficacement en équipe au sein d’une entreprise. Très vite, la start-up est plébiscitée dans la Silicon Valley, en particulier par les développeurs informatiques. Grâce au bouche-à-oreille, elle enregistre une forte croissance de son activité. Elle élargit ensuite sa clientèle à d’autres secteurs d’activité, séduisant en particulier de grandes entreprises. En juin 2019, la société s’introduit triomphalement sur le Nasdaq. Elle revendique alors 12 millions d’utilisateurs par jour.

Concurrence de Microsoft – Ce n’est pas la première fois qu’une vente de Slack est évoquée. En 2017, Amazon avait approché l’entreprise, proposant 9 milliards de dollars pour la racheter. Une offre rejetée. Longtemps, Stewart Butterfield, son fondateur et patron, a en effet voulu croire que Slack pouvait s’en sortir seule. Mais il semble aujourd’hui rattrapé par la réalité du marché. La plate-forme doit en effet affronter un redoutable rival: le service Teams que Microsoft propose gratuitement à l’ensemble des abonnés à Office 365, la version en ligne de sa populaire suite bureautique. Et qui compte désormais 115 millions d’utilisateurs par jour.

Le coronavirus, une occasion manquée – Face à Microsoft, l’entreprise a saisi cet été la Commission européenne, accusant le groupe de Seattle de concurrence déloyale. En attendant, elle peine à trouver des solutions. Certes, son chiffre d’affaires continue d’augmenter mais elle a prévenu en septembre que sa croissance allait ralentir. A vrai dire, Slack n’a surtout pas réussi à véritablement capitaliser sur l’épidémie de coronavirus et sur la progression du télétravail. Car ses dirigeants n’avaient pas anticipé l’importance de la visioconférence, un service présent sur la plate-forme mais offrant peu de fonctionnalités. A l’inverse, Microsoft a réagi beaucoup plus rapidement, reprenant les recettes du succès de Zoom. Et s’imposant donc face à Slack.

Pour aller plus loin:
– Comment Zoom veut capitaliser sur le coronavirus
– L’incroyable ascension de Hopin, le spécialiste des événements virtuels


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