Par , publié le 1 décembre 2020

Ce sont des débuts en toute discrétion pour un acteur qui ne manque pourtant pas d’ambitions. Depuis ce mardi, DAZN est officiellement disponible en France dans le cadre d’un lancement mondial qui concerne environ 200 pays. La plate-forme britannique, qui ambitionne de créer le “Netflix du sport”, ne proposera ainsi aucune compétition sportive française. Mais seulement des combats de boxe, en direct ou à la demande, commentés en anglais, ainsi qu’un catalogue de documentaires sur différents sports. Malgré un prix très attractif, fixé à deux euros par mois, cette offre ne s’adresse donc pas encore au plus grand public.

Soutenue par un milliardaire – Créée il y a quatre ans, DAZN veut bousculer le marché des droits sportifs, verrouillés par les grands acteurs de la télévision. Son offre sur Internet se veut plus moderne, plus flexible et surtout moins chère. L’entreprise est soutenue financièrement par le milliardaire Len Blavatnik, qui a fait fortune dans l’aluminium et le pétrole avant de s’intéresser aussi nouvelles technologies. Ces dernières années, il a investi dans Snapchat, Spotify ou encore Square. En 2016, il a également pris le contrôle de Deezer. DAZN a massivement investi sur plusieurs marchés. Comme l’Allemagne, où elle a acheté la majeure partie des droits de la Ligue des champions et une centaine de matchs par an de Bundesliga.

Lourdes pertes – Depuis son lancement, DAZN se serait ainsi engagée à verser plus de 4 milliards d’euros aux détenteurs de droits, selon les estimations d’Enders Analysis. Mais sa feuille de route a été mise à mal par l’épidémie de coronavirus. Face aux pertes qui s’accumulent, le groupe cherche désormais à réduire la voilure, en revendant une partie de ses droits. Il tente également de trouver des fonds supplémentaires: jusqu’à un milliard de dollars, selon l’agence Bloomberg. Après avoir échoué à séduire de nouveaux investisseurs, DAZN étudierait désormais une introduction en Bourse, potentiellement par l’intermédiaire d’une SPAC (société d’acquisition à vocation spécifique), et une cession d’une partie de sa branche japonaise.

Un intérêt pour la Ligue 1 ? – Initialement prévu en mai, le lancement mondial de DAZN avait été reporté en raison du coronavirus. Celui-ci doit permettre à la société de mieux rentabiliser les combats pour lesquels elle a acquis les droits mondiaux – parfois à prix d’or: 365 millions de dollars pour onze combats du champion mexicain Canelo Alvarez. Il ne faut donc pas s’attendre à d’importantes dépenses marketing en France. Pour le moment seulement ? DAZN fait en effet partie des hypothèses souvent évoquées pour récupérer une partie des droits de la Ligue 1 actuellement détenus par Mediapro. Mais rien n’indique aujourd’hui que le groupe britannique soit véritablement prêt à investir davantage dans l’Hexagone.

Pour aller plus loin:
– Les Gafa peuvent-ils vraiment voler au secours de la Ligue 1 ?
– Netflix ne profite plus d’un effet coronavirus


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