Par , publié le 9 décembre 2020

C’est une petite progression, mais une progression tout de même. Malgré l’épidémie du coronavirus, les start-up européennes sont en passe de lever 41,1 milliards de dollars (34 milliards d’euros) en 2020, selon une étude publiée mardi par le fonds britannique Atomico. Un record. L’an passé, elles avaient récolté 40,6 milliards. Dix-huit sociétés ont, par ailleurs, franchi la barre du milliard de dollars de valorisation cette année. C’est quatre de plus qu’en 2019. L’année avait pourtant mal commencé, en particulier au deuxième trimestre. Mais l’activité a ensuite fortement rebondi, surtout en septembre et en novembre.

Investisseurs américains – L’Europe reste encore très loin des Etats-Unis, où les levées de fonds devraient se chiffrer à 141 milliards de dollars, soit une croissance de 21% par rapport à 2019. Elle réduit cependant l’écart avec l’Asie, pénalisée par le fort repli des investissements en Chine. Cette dynamique s’explique en partie par la puissance financière accrue des grands fonds européens de capital-risque. Mais aussi par l’intérêt grandissant des investisseurs américains pour les start-up du continent. Ces derniers ont participé à 19% des levées de fonds, contre seulement 12% en 2018. À l’inverse, la part des fonds apportés par les gouvernements continue de baisser.

Chute du nombre d’opérations – Ces constats masquent cependant une réalité plus contrastée. Les chiffres sont en effet dopés par les méga-levées, supérieures à 100 millions de dollars. En 2020, trois sociétés ont même reçu plus de 500 millions: les suédoises Klarna et Northvolt et la britannique Revolut. En France, Mirakl a levé 300 millions. Du jamais vu pour l’écosystème tricolore. Mais dans le même temps, le nombre d’opérations ne cesse de reculer. Atomico les estime à 4.350 en 2020, contre 5.500 en 2019 et 6.600 en 2016. La chute a été plus marquée pour les tours de table inférieurs à 2 millions de dollars. Plus d’un entrepreneur sur deux souligne ainsi qu’il est de plus en plus difficile de recueillir des financements.

Encore peu d’exits – La bonne santé de l’écosystème européen doit donc être relativisée. D’autant plus qu’elle ne s’accompagne pas d’une progression des exits. C’est-à-dire des introductions en Bourse (IPO) ou des rachats de start-up, un élément important pour dynamiser le secteur. Le nombre d’IPO stagne notamment depuis trois ans. Et leur taille reste très faible. 75% des opérations concernent des entreprises ayant une capitalisation inférieure à 250 millions de dollars. Et seulement 10% des sociétés valent plus d’un milliard. Aux Etats-Unis, cette proportion est de 52%. Même constat pour les acquisitions, qui dépassent rarement la barre des 100 millions de dollars. “Tous les éléments sont réunis pour un fort rebond des exits l’an prochain”, note cependant le rapport.

Pour aller plus loin:
Les start-up européennes déménagent moins aux Etats-Unis
– Mirakl signe une levée de fonds record en France


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