Par , publié le 9 décembre 2020

DoorDash donne ce mercredi le coup d’envoi d’une deuxième salve d’introductions en Bourse pour les sociétés tech. Le leader américain de la livraison de repas, dont l’activité a bondi cette année en raison de l’épidémie de coronavirus, va lever 3,4 milliards de dollars (2,8 milliards d’euros) en vendant ses actions au prix de 102 dollars. C’est nettement plus que les 75 à 85 dollars espérés initialement, symbole de l’appétit de Wall Street pour les valeurs technologiques. L’entreprise est ainsi valorisée à 39 milliards de dollars, soit trois fois plus qu’il y a un an.

Villes de banlieue – Fondée en 2013 à Palo Alto, au cœur de la Silicon Valley, DoorDash est l’une des pionnières de la livraison de repas aux Etats-Unis. Sur un marché très concurrentiel, elle a opté pour une stratégie différente. Elle ne s’est pas focalisée sur les grandes villes, cibles prioritaires notamment d’Uber Eats. A la place, elle a misé sur les villes de banlieue délaissées par ses principales rivales. Non seulement cette option lui a permis de devenir, l’an passé, le numéro un du marché américain. Mais elle constitue surtout le principal moteur de la forte croissance enregistrée cette année: les livraisons de repas ont en effet davantage progressé dans les banlieues et les villes moyennes.

18 millions de clients – Sur les neuf premiers mois de l’année, la plate-forme a ainsi connu un bond de son chiffre d’affaires, passé de 587 millions de dollars à 1,9 milliard. Selon le cabinet Second Measure, sa part de marché s’est envolée depuis le mois de mars: elle est désormais de 51%. DoorDash revendique plus de 18 millions de clients, dont 5 millions qui paient 10 dollars par mois pour bénéficier de certaines livraisons gratuites. Elle compte également près de 400.000 restaurants partenaires, dont de grandes chaînes de fast food comme McDonald’s. DoorDash n’est cependant toujours pas rentable: entre janvier et septembre, ses pertes se sont chiffrées à 149 millions de dollars.

L’après Covid – Beaucoup de doutes subsistent sur l’après Covid. La société a déjà prévenu dans son prospectus d’introduction qu’elle anticipait un net ralentissement de sa croissance en 2021. Mais ne pourrait-elle pas aussi accuser une chute de son activité si ses clients reprennent leurs précédentes habitudes ? Et les restaurateurs accepteront-ils toujours de payer une commission pouvant atteindre 30% sur chaque commande ? En outre, le marché reste très concurrentiel et les clients et restaurateurs très volatils. De quoi compliquer le chemin vers la rentabilité. Enfin, le modèle économique est toujours menacé par le débat sur le statut juridique des livreurs, qui ne sont actuellement pas salariés.

Pour aller plus loin:
– La Silicon Valley se prépare à une deuxième salve d’IPO
– Après avoir résisté au coronavirus, Airbnb va s’introduire en Bourse


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