Par , publié le 14 décembre 2020

C’est un nouveau défi pour Apple, le concepteur de semi-conducteurs. Et très certainement le plus ambitieux. Comme attendu, le groupe à la pomme s’est bien lancé dans le développement de ses propres puces réseau, qui pourraient à terme remplacer celles fournies par Qualcomm. Le projet a été officiellement confirmé la semaine dernière au cours d’une réunion d’information des salariés, rapporte l’agence Bloomberg. Il doit représenter “une transition stratégique majeure”, a expliqué Johny Srouji, vice-président responsable des technologies hardware.

Composant essentiel – Les puces réseau sont un élément primordial des smartphones, permettant de se connecter au réseau mobile. Et donc de téléphoner et de naviguer sur Internet. Leur conception est particulièrement complexe. Elles doivent notamment fonctionner avec la multitude de fréquences radio et d’équipements utilisés par les différents opérateurs. À ce petit jeu, l’américain Qualcomm est reconnu comme le meilleur. Et encore plus sur la 5G. Ses puces équipent donc la majorité des smartphones, dont l’iPhone 12, le premier modèle d’Apple compatible avec la dernière génération de l’Internet mobile.

Contrôle accru – Cela fait déjà plus de dix ans qu’Apple a commencé à concevoir des puces en interne. Le groupe de Cupertino a d’abord développé un processeur basé sur l’infrastructure Arm, qui équipe depuis 2010 tous ses smartphones et ses iPad. Depuis, il a étendu son champ d’action, intégrant à ses appareils d’autres composants maison. Le mois dernier, il a franchi une étape majeure en se passant des historiques microprocesseurs d’Intel dans ses ordinateurs Mac. Cette stratégie permet à Apple de contrôler encore plus étroitement l’ensemble de ses produits, sans être dépendant des progrès technologiques de ses fournisseurs. Elle doit aussi lui permettre de réaliser des économies.

Réussite incertaine – Malgré l’expertise acquise au cours des années par Apple, la réussite du projet n’est pas acquise, préviennent les analystes de Bernstein. “Cela leur a pris 5 à 10 ans pour développer un processeur PC, soulignent-ils. Les puces réseau représentent un défi encore plus grand”. Intel peut d’ailleurs en témoigner. Après plusieurs années d’effort, il avait renoncé l’an passé à concevoir ses puces 5G. L’activité avait ensuite été cédée à… Apple pour un milliard de dollars. Ce dernier avait alors dû se rabattre vers Qualcomm, contre lequel il avait porté plainte en 2017. Et il s’est engagé, dans le cadre d’un accord à l’amiable, à lui acheter des puces 5G jusqu’en 2024.

Pour aller plus loin:
– Avec ses nouveaux iPhone, Apple vise un “super cycle”
– Le déploiement de la 5G s’accélère, mais surtout en Chine


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