Par , publié le 15 décembre 2020

Six mois après l’annonce de son rachat par Amazon, Zoox a finalement levé le voile sur son premier prototype de robot-taxi. Le véhicule, similaire à celui-ci présenté en début d’année par Cruise, la filiale de General Motors, peut transporter jusqu’à 4 personnes à une vitesse pouvant atteindre 120 kilomètres par heure. Il ne possède ni pédales, ni volant. Et il est bidirectionnel, ce qui lui permet d’effectuer des manœuvres plus rapidement en milieu urbain. La société promet une autonomie de 16 heures entre deux recharges. Mais elle ne communique pas de date sur le lancement de son service de taxis.

Problèmes de trésorerie – Zoox a été fondée en 2014, dans le sillage du projet de Google Car. La société a alors profité de l’enthousiasme des investisseurs pour lever près d’un milliard de dollars, et atteindre une valorisation de 3,2 milliards à l’été 2018. Mais elle rencontrait ces derniers mois des problèmes de trésorerie. Car l’euphorie autour des voitures autonomes est retombée alors que les dépenses s’accumulent et que les délais pour que la technologie ne soit opérationnelle ne cessent de s’allonger. Incapables de trouver de nouveaux investisseurs, ses dirigeants avaient finalement accepté de se vendre à Amazon pour un montant estimé à 1,2 milliard de dollars par la presse américaine.

Service de livraison – Sous le giron du géant du commerce en ligne, Zoox a désormais les moyens de ses ambitions. Officiellement, l’entreprise ne travaille que sur ce projet de robots-taxis, qu’elle souhaite d’abord déployer à San Francisco et Las Vegas. Certes, ce marché pourrait être important. Mais cette acquisition pourrait surtout permettre à Amazon de livrer ses colis. “Les technologies autonomes sont l’extension naturelle des efforts d’Amazon pour bâtir son propre réseau logistique”, soulignent les analystes de Morgan Stanley. L’enjeu est crucial: ses coûts de livraison ne cessent de progresser, en particulier avec l’essor du programme Amazon Prime. L’an passé, la facture s’est chiffrée à 38 milliards de dollars.

20 milliards d’économies par an ? – Les analystes de Morgan Stanley estiment que cette somme pourrait grimper à 90 milliards de dollars en 2023. Pour mieux contrôler ses coûts, tout en étant moins dépendant d’autres acteurs, Amazon multiplie les initiatives: une flotte d’avions-cargos aux États-Unis, des milliers de semi-remorques et de camionnettes, ou encore la plateforme Flex, qui utilise des travailleurs indépendants pour déposer les colis chez les clients. Sans oublier le projet de drones autonomes, Prime Air. Mais avec ses propres voitures sans conducteur, l’entreprise irait encore plus loin: elle pourrait économiser plus de 20 milliards de dollars par an, prédit Morgan Stanley.

Pour aller plus loin:
– Uber abandonne son projet de robots-taxis
– Pour abaisser ses coûts, Alibaba mise sur les robots-livreurs


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