Par , publié le 29 janvier 2021

Sans jamais prononcer son nom, Tim Cook s’en est violemment pris jeudi à Facebook. “Si une entreprise est bâtie sur la tromperie de ses utilisateurs, sur l’exploitation des données, elle ne mérite pas des éloges. Elle mérite du mépris“, a lancé le patron d’Apple, qui s’exprimait à Bruxelles dans le cadre d’une conférence sur la protection des données personnelles. Nouvelle escalade dans le conflit entre les deux géants américains, cette attaque fait suite aux critiques prononcées mercredi par Mark Zuckerberg, qui accusait son opposant de favoriser ses “intérêts compétitifs” sous couvert “d’aider les gens”.

Pistage publicitaire – Les tensions entre Apple et Facebook ne sont pas nouvelles. Elles n’ont cessé de s’accroître depuis que le concepteur de l’iPhone a recentré une partie de son discours marketing autour du respect de la vie privée de ses utilisateurs, pointant régulièrement les pratiques de collecte des données personnelles du modèle publicitaire. Le conflit s’est nettement accentué ces derniers mois, alors qu’Apple a décidé de modifier les règles sur le pistage sur son système iOS. Des changements qui menacent de faire chuter les recettes publicitaires d’innombrables sociétés. Et qui pourraient donc remettre en cause leur modèle économique.

Demande d’autorisation – Apple souhaite réformer l’un des rouages essentiels de la machine publicitaire sur mobile: l’identifiant unique de chaque appareil. Celui-ci permet d’afficher des publicités mieux ciblées, mais aussi de mesurer leur efficacité. Désormais, les utilisateurs d’iOS devront autoriser son utilisation. Il est très probable que la grande majorité d’entre eux refusent d’être pistés. Depuis, les inquiétudes sont grandes. Assurant vouloir défendre les petites entreprises, Facebook a pris la tête de cette croisade. Si les problèmes soulevés par le réseau social sont bien réels, son message a du mal à passer, compte tenu de précédents scandales et de ses immenses profits.

Poursuites antitrust ? – Pour Facebook, cette bataille va désormais bien au-delà de la publicité en ligne. Mercredi, Mark Zuckerberg a estimé qu’Apple était désormais “un des principaux rivaux” de sa société, l’accusant d’utiliser sa “position dominante” pour “favoriser ses propres applications”. Et de citer l’exemple d’iMessage, la plate-forme de messagerie la plus populaire aux Etats-Unis devant WhatsApp et Messenger, toutes les deux détenues par le réseau social. Selon le site The Information, Facebook, lui-même poursuivi par le gouvernement américain pour des pratiques jugées anticoncurrentielles, se préparait à lancer des poursuites antitrust contre Apple devant la justice américaine.

Pour aller plus loin:
– Les Etats-Unis recommandent de démanteler Facebook
– Bruxelles s’attaque à la “taxe Apple”


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