Par , publié le 1 février 2021

Sur les trottoirs de Tallinn en Estonie, d’Hambourg en Allemagne ou encore de Mountain View au cœur de la Silicon Valley, les petits robots de Starship Technologies écrivent déjà le futur de la livraison. Lancée en 2014 par deux anciens de Skype, la société américano-estonienne vient de franchir la barre du million de repas et de paquets livrés. “Nous poursuivons notre croissance exponentielle”, se félicite Ahti Heinla, le cofondateur et directeur de la technologie. En raison notamment de l’épidémie de coronavirus, son activité aurait été multipliée par cinq l’an passé.

Six kilomètres par heure – Les robots de Starship, qui n’ont pas de nom, peuvent se déplacer à une vitesse maximale de six kilomètres par heure, dans un rayon de six kilomètres. Équipés de six roues et de dix caméras, ils peuvent grimper sur les trottoirs, éviter les collisions et même traverser une intersection après avoir attendu que le feu piéton passe au vert. Ils peuvent transporter jusqu’à quinze kilos de marchandises. Depuis trois ans, l’entreprise multiplie les phases de tests et les partenariats. Elle est désormais présente dans une vingtaine de villes, essentiellement des campus universitaires, où elle opère une flotte d’environ 1.000 appareils.

Quelques centimes – Pour accélérer son développement, Starship a bouclé une nouvelle levée de fonds, d’un montant de 17 millions de dollars. La start-up s’est fixée pour objectif d’être présente dans une centaine de villes avant la fin de l’année, pour une flotte qui pourrait atteindre les 5.000 robots. Elle espère profiter du bond annoncé du marché, potentiellement précipité par l’actuelle crise sanitaire. Son service intéresse beaucoup les plateformes de livraison, en particulier de repas, qui cherchent à baisser leurs coûts pour trouver le chemin de la rentabilité. Actuellement, la livraison est facturée à environ 2 euros. À terme, son coût pourrait se chiffrer à quelques centimes.

Forte concurrence – La société devra cependant affronter une forte concurrence. Aux Etats-Unis, la start-up Nuro développe notamment un robot capable de circuler sur la route et de transporter jusqu’à 190 kilos. Fondée par des anciens de Google, elle dispose d’énormes moyens financiers: elle a levé 1,5 milliard de dollars, notamment auprès du groupe japonais Softbank. Les géants du commerce en ligne Amazon et Alibaba mènent aussi des expérimentations. Au-delà des défis technologiques, tous ces acteurs pourraient cependant se heurter à la réglementation et à l’acceptation sociale.

Pour aller plus loin:
– Pour abaisser ses coûts, Alibaba mise sur les robots-livreurs
– Les “terrifiants” robots de Boston Dynamics rachetés par Hyundai


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