Par , publié le 2 février 2021

Il n’y aura pas eu de miracle pour la Ligue 1 – du moins, pas encore. Cités ces derniers jours comme sauveurs potentiels du foot français, Amazon et DAZN n’ont pas fait de folies. Si les deux groupes ont bien participé à l’appel d’offres pour reprendre les droits du football français abandonnés par Mediapro, leurs propositions financières n’ont pas atteint le prix de réserve fixé par la Ligue de football professionnel (LFP). Ce n’est pas vraiment une surprise: les sommes en jeu sont nettement supérieures aux montants qu’ils ont dépensés ailleurs en Europe.

Offre “intéressante” ? – À l’issue de l’appel d’offres, plusieurs dirigeants du football français ont assuré que la proposition d’Amazon était “intéressante”. Mais l’est-elle réellement sur le plan financier ? Ou cette déclaration est davantage un moyen de faire pression sur Canal+, qui n’a pas soumis d’offre, alors que va désormais s’ouvrir une période de négociation de gré à gré ? Difficile de le savoir. Au Royaume-Uni, en Allemagne et en Italie, le géant du commerce en ligne n’a jamais acquis de lot majeur. Il s’est contenté de racheter une vingtaine d’affiches par an afin d’enrichir son offre Prime.

Équation difficile à résoudre – La stratégie d’Amazon consiste en effet à acheter suffisamment de droits pour attirer de nouveaux abonnés, mais pas trop pour ne pas dépenser plus que nécessaire. Pour la Ligue 1, cela signifie que la société ne devrait pas être intéressée par les huit rencontres par journée diffusés aujourd’hui par Mediapro. Car le retour sur investissement serait peu probable. Même en prenant en compte une potentielle hausse du prix de Prime, aujourd’hui commercialisé à 50 euros par an, ou les retombées indirectes sur l’activité, l’équation financière semble difficile à résoudre.

DAZN en difficulté – La situation est différente pour DAZN. La plate-forme britannique, soutenue financièrement par le milliardaire Len Blavatnik, ambitionne de créer le “Netflix du sport”. Ces dernières années, elle a investi davantage qu’Amazon dans le football, notamment en Allemagne. Mais elle traverse aussi une période difficile, qui l’a contrainte à réduire la voilure. Son lancement en France, début décembre, s’est ainsi fait en toute discrétion, sans aucune compétition sportive hexagonale. Et si la Ligue 1 pourrait représenter une porte d’entrée sur le marché français, le montant réclamé par la LFP semble trop important.

Pour aller plus loin:
– Les Gafa peuvent-ils vraiment voler au secours de la Ligue 1 ?
– DAZN, le “Netflix du sport” débarque discrètement en France


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