Par , publié le 8 février 2021

Sur le papier, l’offre paraît alléchante. 40 chaînes de télé gratuites, proposant, en direct ou en replay, des films, des séries, des dessins animés, des émissions de télé réalité… Dans les faits, difficile cependant de s’enthousiasmer sur le catalogue de Pluto TV, un service américain de streaming officiellement lancé en France ce lundi. Face à la multiplication des plates-formes payantes, celui-ci parie sur un modèle financé par la publicité, qui a fait ses preuves aux Etats-Unis. Mais qui devrait avoir plus de difficultés à s’imposer sur le marché français.

36 millions d’utilisateurs – Contrairement aux autres offres de streaming, Pluto TV a misé dès le départ sur des chaînes linéaires, semblables aux traditionnelles chaînes de télévision, plutôt que sur les contenus à la demande. “Il est de plus en plus difficile pour l’utilisateur de choisir ses programmes. Trop de choix tue le choix”, justifient ses responsables. Lancé en 2014, le service revendiquait, fin 2020, près de 36 millions de téléspectateurs par mois, dont 28,5 millions aux Etats-Unis. En 2019, il a été racheté par le groupe de médias ViacomCBS pour 340 millions de dollars. Cette acquisition doit notamment lui permettre d’enrichir sa programmation avec des contenus maison.

Louis la brocante – Pour son lancement français, Pluto TV manque cruellement de têtes d’affiche. Ses séries phares, diffusées en continu sur des chaînes dédiées, s’appellent en effet Louis la brocante et Les Cordier, juge et flic. Sans oublier les tout premiers épisodes de Plus belle la vie. L’offre cinéma est composée d’une soixantaine de titres, essentiellement des films de série B et des téléfilms. La société assure qu’elle proposera 60 chaînes d’ici juin et une centaine d’ici à la fin de l’année. Disponible sur mobiles ou sur Internet, Pluto TV ne sera en revanche pas accessible depuis les box des opérateurs télécoms. Un fort handicap sur le marché français.

Succès aux Etats-Unis – Le streaming gratuit financé par la publicité, le plus souvent à la demande (AVOD), s’est surtout développé aux Etats-Unis. Outre Pluto TV, The Roku Channel, Tubi ou encore IMDBTV (qui appartient à Amazon) comptent plusieurs dizaines de millions d’adeptes. Ces services séduisent surtout les ménages à faibles revenus, qui ne peuvent pas se payer un abonnement à Netflix et encore moins au câble, souvent indispensable pour accéder aux chaînes de télévision. Ailleurs, le succès est moins grand. Hors de ses frontières, Pluto TV séduit ainsi moins de 8 millions de personnes dans 23 pays, dont le Royaume-Uni et l’Allemagne. En France, il va surtout devoir se battre contre la télévision gratuite et ses services de replay.

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