Par , publié le 9 février 2021

Une “poule aux œufs d’or”. C’est un Masayoshi Son triomphaliste qui s’est félicité lundi des performances du Vision Fund, le véhicule d’investissement lancé il y a quatre ans par Softbank. Neuf mois après des pertes historiques, sa valeur a bondi de 844 milliards de yens (6,7 milliards d’euros) sur les trois derniers mois de 2020. Critiqué, parfois même tourné en ridicule pour avoir dilapidé une fortune dans WeWork, l’homme d’affaires japonais savoure désormais sa revanche sur ceux qui avaient osé douter de lui. Lui, le visionnaire qui avait parié avant tout le monde sur Alibaba en 2000.

Excuses publiques – A la tête de Softbank, petit magasin d’informatique devenu en 40 ans un gigantesque conglomérat, Masayoshi Son a toujours investi dans des start-up prometteuses. En 2016, il avait franchi une étape supplémentaire en lançant le Vision Fund. Un fonds doté d’une enveloppe de 100 milliards de dollars, en partie apportée par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Celui-ci a multiplié les investissements, n’hésitant pas à signer de gros chèques à des niveaux élevés de valorisation. Plombé par plusieurs fiascos, il avait accusé une perte de 1.900 milliards de yens (15 milliards d’euros) entre avril 2019 et mars 2020. De quoi forcer Masayoshi Son à publiquement s’excuser.

Introductions en Bourse – Mais le contexte boursier a tout changé. Depuis le point bas touché en mars, les valeurs technologiques se sont envolées, permettant à Softbank de repasser dans le vert sur certains investissements, comme Uber. Surtout, les introductions en Bourse se sont multipliées. Et elles ont été plébiscitées par les marchés, débouchant sur d’importants gains pour le Vision Fund. Exemple: son investissement de 680 millions de dollars dans DoorDash vaut désormais 9 milliards. “Le nombre d’œufs d’or s’accélère”, assure désormais Masayoshi Son, qui souligne que seulement 15 des 131 entreprises dans lesquelles il a investi sont déjà entrées en Bourse.

Produits dérivés – Le retour en grâce de Vision Fund est cependant terni par l’échec d’un pari boursier particulièrement risqué. Durant l’été 2020, le groupe japonais a commencé à acheter massivement des actions de grands groupes technologiques américains, comme Amazon, Facebook et Google. Ces positions ont été amplifiées par l’achat de produits dérivés associés à ces valeurs, pariant parfois sur leur hausse, parfois sur leur baisse. Au quatrième trimestre 2020, ces transactions se sont traduites par une perte de 285 milliards de yens (2,3 milliards d’euros). Softbank a depuis réduit ses risques. Et assure même avoir enregistré des gains en janvier.

Pour aller plus loin:
– Après le fiasco WeWork, Softbank tente un pari risqué en Bourse
– Les grandes manœuvres de Softbank pour retrouver sa liberté


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