Par , publié le 23 mars 2021

C’est un peu le symbole d’un nouveau départ pour Baidu, qui s’introduit ce mardi à la Bourse de Hongkong. Seize ans après ses débuts boursiers sur le Nasdaq, la société chinoise – qui va lever 24 milliards de dollars hongkongais (2,6 milliards d’euros) dans cette opération – tente en effet de se réinventer. Face à la stagnation de son activité historique, la recherche en ligne, elle investit massivement en recherche et développement. Elle mise désormais sur le cloud, la vidéo, l’intelligence artificielle ou encore les véhicules autonomes. Des paris au long cours, qui commencent tout juste à porter leurs fruits.

Manque d’innovations – Souvent appelé le “Google chinois”, Baidu a été lancé en 2000, à peine deux ans après le moteur américain. En Chine, le groupe occupe une position dominante dans la recherche en ligne, avec une part de marché estimée à 70%. Aux côtés d’Alibaba et de Tencent, il compose les BAT, la première vague des sociétés tech chinoises. Mais Baidu n’a pas su innover. Et a trop tardé à prendre le virage du mobile, qui a fait émerger des “super app”, comme WeChat, regroupant une grande majorité des usages. Et aussi de nouveaux services, comme Douyin, la version chinoise de TikTok. Symbole d’une bascule du marché, ses recettes publicitaires ont ainsi reculé de plus de 10% depuis 2018.

Vidéo en direct – Ces dernières années, Baidu s’est lancé dans un vaste processus de diversification de son activité – jusqu’alors limitée à sa populaire offre vidéo iQIYI. Côté grand public, la société souhaite devenir une plate-forme intégrant de nombreux services. Elle mise notamment sur la vidéo en direct, un segment en plein essor en Chine. Pour accélérer, elle a récemment signé un chèque de 3,6 milliards de dollars pour racheter l’application YY Live. Côté entreprises, Baidu vise le marché prometteur du cloud d’infrastructures, misant en particulier sur ses services liés à l’intelligence artificielle. Cette activité affiche une forte croissance (+67% au quatrième trimestre).

Voitures électriques – A plus long terme, Baidu espère devenir incontournable dans les nouvelles mobilités. Comme Google, l’entreprise travaille sur un projet de véhicules sans conducteur, baptisé Apollo. Dans plusieurs villes chinoises, dont la capitale Pékin, elle teste déjà un service de robots-taxis. Elle mène aussi des essais en Californie. Elle espère ensuite vendre cette solution à des constructeurs. Depuis janvier, Baidu souhaite aller encore plus loin, avec la création d’une coentreprise avec le groupe automobile chinois Geely, la maison mère du suédois Volvo. Les deux partenaires ambitionnent de commercialiser une voiture électrique autonome dans trois ans.

Pour aller plus loin:
– La plate-forme de livestreaming YY Live accusée de fraude
– Le chiffre d’affaires de ByteDance, la maison mère de TikTok, s’envole


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