Par , publié le 18 mai 2021

Ce n’est pas un, mais deux records de la tech française que vient de battre Back Market. Mardi, le spécialiste des produits électroniques reconditionnés est devenu la quatorzième licorne française, en officialisant une levée de fonds de 276 millions d’euros, du jamais vu en France. À 2,6 milliards d’euros, sa valorisation atteint aussi un montant inédit. La société est même la première start-up hexagonale à franchir la barre symbolique des deux milliards. Pour autant, cette opération laisse “un goût doux-amer”, expliquent ses trois cofondateurs, vent debout contre un projet de loi sur l’extension de la redevance sur la copie privée.

Forte croissance – Lancé en 2014, Back Market s’est imposé comme le principal acteur du reconditionnement en France. Ce modèle consiste à racheter des produits d’occasion, à s’assurer de leur fonctionnement, si besoin à les remettre en état puis à les revendre à petit prix. Back Market promet ainsi des tarifs inférieurs de 30% à 50%. La majorité des ventes est encore concentrée sur les smartphones, même si cette proportion pourrait passer sous les 50% l’an prochain. La société assure avoir connu une forte progression de son activité en 2020, en particulier aux Etats-Unis. Elle est désormais présente dans 13 pays. Et prévoit de se lancer sur six nouveaux marchés d’ici à la fin de l’année.

Simple intermédiaire – Le succès de Back Market ne s’explique pas seulement par l’attrait des consommateurs pour les appareils reconditionnés. Il repose aussi sur son modèle de marketplace. La start-up ne joue qu’un rôle d’intermédiaire entre les clients et 1.500 reconditionneurs, avec un algorithme qui sélectionne les offres en fonction des critères renseignés par l’acheteur. Elle se rémunère en prélevant une commission de 10%. Ce système lui permet d’offrir un vaste catalogue, de limiter ses coûts et de se déployer rapidement sur de nouveaux marchés. Mais il représente aussi une limite: le contrôle de la qualité. Épinglé en 2019 par 60 Millions de consommateurs, Back Market assure avoir fait chuter le taux de panne à 5%, contre 3% pour les produits neufs.

14 euros en moyenne – Instaurée en 1985, la redevance sur la copie privé ne concerne aujourd’hui que les articles neufs. Son montant varie entre quelques centimes et quelques euros sur chaque vente de smartphones, d’ordinateurs, de disque durs ou encore de clés USB. Objectif: rémunérer les ayants droit pour compenser la copie privée de leurs œuvres sur ces supports. Face à l’évolution du marché, le ministère de la Culture souhaite désormais appliquer cette redevance aux articles reconditionnés en France. Selon Back Market, le prix des smartphones devrait ainsi augmenter de 14 euros en moyenne. “Une menace sans précédent plane sur le modèle économique des reconditionneurs français”, estime ainsi la start-up.

Pour aller plus loin:
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