Par , publié le 28 mai 2021

C’est le premier candidat au label “cloud de confiance”, lancé la semaine dernière par le gouvernement français. Jeudi, Orange et Capgemini ont officialisé un partenariat avec Microsoft pour lancer une nouvelle offre “souveraine”. Baptisée Bleu, celle-ci doit combiner “le meilleur des deux mondes”. D’un côté, les avancées technologiques du créateur de Windows, notamment en matière d’intelligence artificielle. Et de l’autre, la garantie d’être placé à l’abri de la législation américaine – qui permet à la justice de saisir des données en Europe si elles sont hébergées chez un fournisseur américain.

“Autonomie opérationnelle” – Concrètement, les clients de Bleu auront directement accès aux différents services de la plateforme Azure, ainsi qu’à la suite logicielle en ligne Microsoft 365. Toutes les données seront hébergées en France, dans des data centers détenus par Orange. Bleu disposera également de ses propres ingénieurs et techniciens, promettant ainsi une “autonomie opérationnelle” vis-à-vis de son allié américain. Aucune date de lancement n’a été communiquée. Orange et Capgemini, qui se partageront le capital de la société, espèrent séduire l’État, les administrations ou encore les entreprises qui détiennent des données sensibles.

Approche pragmatique – Ce partenariat rappelle l’alliance nouée fin 2020 entre OVHcloud et Google. Il symbolise une approche plus pragmatique de la souveraineté. En raison de leur retard technologique, il est illusoire de penser que les acteurs français puissent rivaliser avec les géants américains. L’État avait lui même fait ce constat d’échec en choisissant Microsoft pour héberger son Health Data Hub. En nouant des partenariats, Orange et OVH espèrent pouvoir proposer des solutions compétitives pour attirer des entreprises aujourd’hui clientes d’Amazon, Microsoft ou Google. Et surtout toutes les administrations et sociétés qui n’ont pas franchi le pas, faute d’offre souveraine répondant à leurs besoins.

Valeur ajoutée – Le “cloud de confiance” représente également une opportunité pour les grands groupes américains: ils pourront accéder à un marché dont les portes leur sont aujourd’hui fermées. Certes, pas directement mais en continuant de capter l’essentiel de la valeur ajoutée, qui ne provient pas de l’hébergement de données, assuré par leurs partenaires français, mais des logiciels et services qu’ils conçoivent. Cette solution permet aussi d’éviter, ou du moins de retarder, l’émergence de véritables rivaux français ou européens, soutenus par des commandes et des investissements publics.

Pour aller plus loin:
– Face aux géants américains, la France lance son “cloud de confiance”
– Comment Microsoft passe sous le radar des autorités de la concurrence


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