Par , publié le 6 juin 2021

Facebook n’a pas perdu de temps pour décider du sort de Donald Trump. Sommé par sa “Cour suprême” de se prononcer avant novembre, le réseau social a choisi de prolonger la suspension des comptes de l’ancien président américain. En place depuis début janvier, celle-ci restera active jusqu’en janvier 2023, au minimum. “Ses actions ont représenté une violation grave de nos règles qui justifient la plus haute sanction disponible”, assure Nick Clegg, le directeur des affaires publiques de l’entreprise. Et d’avertir: une fois de retour, un éventail de sanctions sera en place, pouvant aller jusqu’au bannissement définitif.

Incitation à la violence – Donald Trump avait été sanctionné au lendemain de l’invasion du Capitole par ses partisans. Mark Zuckerberg avait alors justifié ce choix par des craintes d’incitation à la violence. Contrairement à Twitter, qui avait choisi de supprimer le compte de l’ex-président, la société n’avait pas pris de décision définitive. Deux semaines plus tard, elle avait transmis le dossier à son conseil de surveillance, un organisme mis en place l’an passé pour prendre les grandes décisions sur la modération. Ce choix devait lui permettre de conserver ses distances avec un verdict qu’elle savait très controversé. Et ainsi de se mettre partiellement à l’abri des critiques, notamment du monde politique.

“Fuir ses responsabilités” – Ce scénario ne s’est cependant pas matérialisé. Début mai, le conseil de surveillance avait en effet refusé de se prononcer. Certes, ces 40 membres estimaient que les messages publiés par Donald Trump méritaient bien une sanction. Mais ils avaient sévèrement critiqué la stratégie du réseau social. “En appliquant une pénalité vague et qui ne s’appuie sur aucun standard, Facebook cherche à fuir ses responsabilités”, écrivaient-ils, rappelant que les règles du réseau social n’incluent pas la suspension d’un compte pour une durée indéterminée. Ils avaient alors demandé à Facebook de prononcer une “sanction définie”, lui imposant un délai de six mois.

Changement des règles – De nouveau en première ligne, Facebook et Mark Zuckerberg ont donc choisi d’aller très vite, pour essayer de tourner la page le plus rapidement possible. En optant pour une suspension de deux ans, la société a préféré une position médiane, espérant ne pas être accusée de laxisme tout en ouvrant la porte à un retour de Donald Trump avant les élections de 2024. Critiqué pour sa gestion de la crise, Facebook promet désormais d’être beaucoup plus transparent sur ses futures décisions. Et met fin à l’immunité accordée aux responsables politiques, au nom de “l’intérêt du public à s’informer”. Ce dernier ne disparaît pas totalement mais sera désormais appliqué au cas par cas.

Pour aller plus loin:
– Les Etats-Unis veulent limiter la protection juridique des réseaux sociaux
– Des célébrités boycottent Facebook, mais les annonceurs reviennent


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