Par , publié le 9 juin 2021

La somme est à la hauteur des ambitions de Northvolt. Mercredi, le fabricant suédois de batteries lithium-ion a officialisé une levée de fonds massive, d’un montant de 2,75 milliards de dollars (2,25 milliards d’euros). Il confirme ainsi son statut de meilleur espoir européen pour casser l’écrasante domination des groupes asiatiques sur ce marché très prometteur, qui doit profiter du bond attendu des ventes de voitures électriques dans les années à venir. La société doit notamment inaugurer cette année sa première gigafactory, capable à terme d’équiper un million de véhicules par an.

Course aux fonds – Fondée en 2016 par deux anciens de Tesla, Northvolt s’est lancée dans une course aux fonds. En cinq ans, l’entreprise a récolté 6,5 milliards de dollars auprès notamment de Volkswagen, qui détient environ 20% du capital. Elle a aussi contracté un prêt auprès de la Banque européenne d’investissement, et obtenu une importante subvention du gouvernement allemand. Des financements indispensables, assure son patron Peter Carlsson. “Nous sommes en plein cœur d’une course aux capacités de production en Europe, souligne-t-il. Les entreprises qui réussiront le mieux seront celles qui attireront des talents et capitaux, et qui passeront à l’échelle le plus vite”.

Deux usines en projet – Ce passage à l’échelle aura d’abord lieu à Skelleftea, au nord de la Suède. Northvolt est en train d’y construire sa première usine de batteries, qui offrira une production initiale de 4 gigawattheures (GWh). Le fabricant espère ensuite rapidement monter en cadence, jusqu’à atteindre une capacité annuelle de 60 GWh. Cela serait davantage que la production actuelle de la gigafactory de Tesla dans le Nevada. Dans un deuxième temps, un autre site sera construit à Salzgitter, dans le centre de l’Allemagne, en partenariat avec Volkswagen. Une troisième usine est également en projet, peut-être en Finlande.

Recyclage de batteries – La société ambitionne de porter sa production de batteries à 150 GWh d’ici à 2030. Selon ses estimations, cela représenterait environ 25% du marché européen. Pour rivaliser avec les poids lourds asiatiques du secteur – comme le chinois CALT, le japonais Panasonic ou le sud-coréen LG Chem -, Northvolt va devoir surmonter plusieurs défis. D’abord, trouver suffisamment d’ingénieurs spécialisés dans le domaine et bâtir un réseau robuste de sous-traitants. Ensuite, et surtout, s’approvisionner en métaux rares. Un challenge que l’entreprise espère réduire en couvrant 50% de ses besoins grâce au recyclage de batteries.

Pour aller plus loin:
– Grâce à de nouvelles batteries, Tesla promet de casser les prix
– Un troisième fabricant de voitures électriques accusé de fraude


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