Par , publié le 17 juin 2021

C’est le symbole des investissements colossaux nécessaires au développement des voitures sans conducteur. Après avoir déjà récolté 3,25 milliards de dollars en 2020, Waymo a officialisé mercredi une nouvelle levée de fonds d’envergure, qui lui permet d’ajouter 2,5 milliards supplémentaires. Si la filiale d’Alphabet, la maison mère de Google, est considérée comme l’acteur le plus avancé dans le domaine, plusieurs années de recherche et de tests seront encore nécessaires. “Il n’y a pas de plus grand défi en matière d’intelligence artificielle que de concevoir et déployer une technologie entièrement autonome à grande échelle”, assurent ses deux directeurs.

Course aux liquidités – Lancé comme un moonshot au sein du laboratoire Google X, le projet se prolonge depuis douze ans. Il a déjà coûté des milliards de dollars au moteur de recherche, qui ne souhaite plus, malgré des profits toujours élevés, assumer seul les investissements et les risques. Sur un secteur très concurrentiel, sur lequel les meilleurs ingénieurs sont débauchés à prix d’or, la course n’est pas que technologique. Elle est aussi financière. Mardi, General Motors a accordé une ligne de crédit de 5 milliards de dollars à sa filiale Cruise. Faute de liquidité, les start-up Zoox et Drive.ai ont dû accepter d’être rachetées respectivement par Amazon et Apple. Uber et son rival Lyft ont, eux, jeté l’éponge.

Service de robots-taxis – Waymo revendique désormais des “dizaines de millions” de kilomètres parcourus dans 25 villes aux Etats-Unis. La société, qui ne s’occupe que des technologies autonomes (lidars,logiciels…), s’est notamment associée avec Fiat Chrysler et Jaguar. Première à se lancer, elle affiche les meilleures performances dans les rapports publiés par les autorités californiennes. À Phoenix, dans l’Arizona, Waymo opère déjà un service de robots-taxis, dont une partie des trajets est effectuée sans la présence d’un opérateur capable de reprendre le contrôle en cas d’urgence. L’entreprise mène aussi une expérimentation sur un poids lourd autonome.

Marge d’erreur infime – Mais les progrès ne sont pas aussi rapides qu’espéré. En interne, ces retards créent des tensions. Ces derniers mois, plusieurs dirigeants ont ainsi quitté leurs postes, dont le directeur général John Krafcik, un ancien de Hyundai recruté en 2015. Comme ses rivaux, Waymo bute toujours sur un défi technologique majeur. Et la nécessité d’une marge d’erreur infime pour éviter des accidents mortels. Or, les algorithmes informatiques, au cœur du système, ne savent apprendre que par l’exemple. Ils doivent donc être abreuvés de données. Dans le cas des véhicules autonomes, cela signifie accumuler les kilomètres d’essai en conditions réelles. Et donc du temps et de l’argent.

Pour aller plus loin:
– Amazon dévoile son premier véhicule sans conducteur
– Uber abandonne son projet de robots-taxis


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