Par , publié le 30 juin 2021

Pour son premier jour de cotation à New York, Didi Chuxing n’a pas fait d’éclats, terminant la séance sur une hausse limitée à 1%. La plateforme chinoise de voitures avec chauffeur (VTC) devra donc attendre pour dépasser son grand rival américain Uber en termes de capitalisation boursière. Mais elle a tout de même réussi son pari: malgré les inquiétudes sur un potentiel durcissement réglementaire en Chine, elle a levé 4,4 milliards de dollars dans cette opération. Une somme qui doit lui permettre de poursuivre sa diversification, d’investir dans les véhicules autonomes et surtout d’accélérer son expansion à l’international. La société cible en particulier plusieurs grands marchés européens.

90% du marché – Dans sa forme actuelle, Didi est né de la fusion en 2015 de Didi Dache et Kuaidi Dache. À l’époque, les deux plateformes dominent le marché naissant des VTC. Soutenues respectivement par les géants Tencent et Alibaba, qui s’affrontent régulièrement par start-up interposées, elles se livrent alors une lutte sans merci pour séduire chauffeurs et passagers. En fusionnant, elles mettent ainsi fin à un affrontement très coûteux. L’année suivante, l’entreprise donne le coup de grâce à la concurrence sur le secteur: elle rachète les activités chinoises d’Uber, qui lui menait une intense guerre des prix depuis deux ans. Aujourd’hui, Didi s’accapare environ 90% du marché chinois.

Ciblée par Pékin – Didi tente de se transformer en “super app”, ne se limitant plus aux solutions de mobilité. La société commercialise des services financiers (prêts aux particuliers, assurance auto…). Et investit dans l’e-commerce, avec une offre d’achats groupés – une tendance forte en Chine depuis la crise sanitaire. Comme d’autres géants technologiques, Didi se retrouve désormais dans le collimateur de Pékin. En mars, une amende symbolique de 500.000 yuans (65.000 euros) lui a été infligée. Surtout, une enquête cible des pratiques jugées anticoncurrentielles, selon l’agence Reuters. Au-delà d’une importante amende, le groupe risque de se voir imposer des changements qui pourraient remettre en cause sa position et sa rentabilité.

Lancement en Europe – Depuis trois ans, Didi est parti l’assaut de nouveaux marchés. Son offre de VTC est déjà disponible dans quinze pays, principalement en Amérique du Sud et en Océanie. En revanche, l’entreprise est peu présente en Asie, car elle a investi dans des acteurs locaux comme le singapourien Grab et l’indien Ola. Pour poursuivre son développement à l’international, devenu primordial alors que sa croissance ralentit en Chine, elle vise désormais l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient. Selon l’agence Bloomberg, Didi cible notamment la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne. Sur ces marchés, elle devra de nouveau affronter Uber, mais aussi les européens Bolt et Free Now.

Pour aller plus loin:
– Avant son introduction en Bourse, Didi dans le viseur de Pékin
– En Chine aussi, les autorités veulent sévir contre les géants du numérique


No Comments Yet

Comments are closed

Contactez-nous  –  Politique de confidentialité