Par , publié le 6 septembre 2021

Cajoo fait d’une pierre deux coups. Sept moins après son lancement, la start-up française de livraison ultrarapide a officialisé la semaine dernière une deuxième levée de fonds. D’un montant de 40 millions de dollars (34 millions d’euros), celle-ci doit lui permettre d’accélérer son déploiement en France puis en Europe. Et de faire face à de nombreux rivaux, dont certains récolté beaucoup plus d’argent auprès d’investisseurs, sur un marché qui nécessite d’importants capitaux. Ce tour de table est aussi significatif car il s’accompagne de l’entrée dans le capital de Carrefour, que les dirigeants de la jeune pousse espèrent mettre à profit pour améliorer les marges.

Dark stores – Cajoo fait partie de la dernière génération d’acteurs qui ambitionnent de révolutionner les courses. La société propose de livrer les achats en moins de vingt minutes, dépoussiérant un secteur habitué aux créneaux de livraison de quelques heures, qui doivent parfois être réservés au moins un jour en avance. Pour tenir ce délai, elle s’appuie sur un réseau d’entrepôts urbains (dark stores) situés au plus près de ses clients. Les courses sont ainsi livrées comme le sont les repas commandés sur Uber Eats ou Deliveroo. En contrepartie, son offre est beaucoup plus limitée: environ 2.000 références, essentiellement des produits du quotidien.

Centrale d’achats – Comme ses rivaux, Cajoo fait le pari que la crise sanitaire a durablement bouleversé les habitudes des consommateurs, habitués à faire leurs courses en magasins. La start-up revendique “plus de 100.000 clients” dans dix villes françaises, dont Paris, Lyon, Toulouse et Bordeaux. Elle souhaite désormais accélérer son implantation dans de nouvelles métropoles. Et ambitionne de se lancer dans de nouveaux pays en 2020, potentiellement en Belgique, en Italie, en Espagne ou en Europe de l’Est. Cajoo mise aussi sur le rapprochement avec Carrefour, qui va lui ouvrir les portes de sa centrale d’achats. Cela doit lui permettre de bénéficier de meilleurs prix, et donc d’améliorer ses marges.

Taille critique – Les responsables de l’entreprise espèrent que cette nouveauté lui offrira un avantage concurrentiel. La jeune pousse française aura cependant fort à faire, en particulier face à la société turque Getir, qui fait figure d’épouvantail avec son milliard de dollars levés en 2021. L’allemand Gorillas et l’américain GoPuff, qui vient de racheter le britannique Dija, disposent aussi d’importants moyens financiers. Cajoo doit également affronter les spécialistes de la livraison de repas, comme Deliveroo qui s’est associé avec… Carrefour. À Paris, près d’une dizaine de services s’affrontent, multipliant les promotions pour attirer de nouveaux clients. Chacun tente d’obtenir la taille critique, qui doit lui permettre de faire partie des trois ou quatre survivants.

Pour aller plus loin:
– Getir lève 550 millions pour étendre son offre de livraison ultrarapide
– Les start-up de livraison de courses profitent de l’effet coronavirus


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