Par , publié le 9 septembre 2021

Dans l’ombre du médiatique projet Starlink, OneWeb accélère. Mercredi, la société spatiale, désormais basée à Londres, a officialisé un accord avec le géant américain AT&T. Ce dernier utilisera sa future constellation de minisatellites pour fournir un accès à Internet à haut débit dans certaines régions des Etats-Unis, celles où il serait trop coûteux de déployer la fibre optique. Il s’agit du troisième partenariat signé depuis juin par la société, qui prévoit de lancer son service au cours des trois prochains mois en Europe et en Amérique du Nord, avant un déploiement mondial en 2022.

Proche de la faillite – Les projets de OneWeb ont failli ne jamais se matérialiser. Fondé en 2012 par Greg Wyler, un entrepreneur qui ambitionne depuis longtemps de bâtir un Internet spatial, le groupe s’est en effet retrouvé l’an passé à court de liquidités, après avoir pourtant levé près de deux milliards de dollars, en particulier auprès du japonais Softbank. Il a été sauvé de la faillite par le gouvernement britannique et par le milliardaire indien Sunil Bharti Mittal. Depuis, il a retrouvé les moyens de ses ambitions. En janvier, Softbank a réinjecté 400 millions de dollars dans ses caisses. Trois mois plus tard, l’opérateur satellite européen Eutelsat a apporté 550 millions supplémentaires.

Orbite basse – Comme SpaceX, mais aussi Amazon, avec son projet Kuiper, OneWeb souhaite fournir une connexion à Internet en utilisant de petits satellites, placés sur une orbite basse – 1.200 kilomètres contre 36.000 kilomètres pour les traditionnels satellites géostationnaires. À terme, sa constellation devrait compter 650 appareils. Près de la moitié a déjà été lancée. La société vise les régions les plus reculées ou les plus pauvres du monde, qui ne sont aujourd’hui pas reliées au haut débit. Elle doit encore démontrer sa capacité à fournir un service rapide et fiable, en particulier face à SpaceX qui planifie une constellation d’au moins 12.000 satellites.

Stratégie différente – Pour rivaliser avec le projet Starlink, OneWeb multiplie les partenariats. BT, l’opérateur historique britannique, et le canadien Northwestel ont signé cet été. L’indien Airtel, détenu lui aussi par Sunil Bharti Mittal, devrait rapidement suivre. L’homme d’affaires indien ne souhaite en effet pas entrer en concurrence avec les fournisseurs d’accès, mais préfère collaborer avec eux. Dans chaque pays, il promet ainsi de nouer des accords avec au moins un acteur local. OneWeb vise un chiffre d’affaires d’un milliard de dollars au bout de cinq ans. Sa stratégie diffère ainsi de celle de SpaceX, qui repose davantage sur un modèle de distribution directe. Le groupe d’Elon Musk compte déjà plus de 70.000 abonnés.

Pour aller plus loin:
– SpaceX va investir jusqu’à 30 milliards de dollars pour son projet Starlink
– Pourquoi Elon Musk et Jeff Bezos s’affrontent à 550 kilomètres de la Terre


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