Par , publié le 29 septembre 2021

Ce n’est pas encore l’offensive annoncée, mais Netflix avance lentement ses pions dans le jeu vidéo. Après un premier test en Pologne, la plateforme de streaming vidéo a d’abord ajouté mardi plusieurs titres sur son application mobile en Espagne et en Italie. Elle a ensuite officialisé l’acquisition d’un tout premier studio, le développeur indépendant américain Night School Studio qui devrait à terme alimenter son catalogue de jeux. Face à la concurrence et à la saturation de certains marchés, Netflix espère ainsi enrichir son offre pour attirer ou retenir des abonnés.

Peu d’informations – Au centre de nombreuses rumeurs, les ambitions de la société avaient été laconiquement confirmées cet été, en marge de la publication des résultats trimestriels. “Nous pensons que c’est le bon moment pour comprendre l’intérêt de nos abonnés pour les jeux vidéo”, avait-elle indiqué dans sa traditionnelle lettre adressée aux investisseurs. Quelques jours plus tôt, Netflix avait recruté Mike Verdu, un vétéran de l’industrie passé par plusieurs grands éditeurs et par Oculus, la filiale de Facebook spécialisée dans la réalité virtuelle. Depuis, ses responsables se gardent d’en dire beaucoup plus, notamment sur le déploiement à l’échelle mondiale de leur nouvelle offre.

Jeux mobiles – Netflix explique simplement que les jeux seront accessibles sans surcoût à ses abonnés. Et sans publicité. Dans un premier temps, l’accent sera mis sur les jeux mobiles. Les cinq premiers titres disponibles ne sont ainsi accessibles que sur les smartphones Android. La plateforme n’a pas opté pour le streaming: les jeux doivent être téléchargés depuis le Play Store de Google puis être lancés indépendamment. Netflix vise un public très large, avec trois jeux casuals et deux issus de sa série à succès Stranger Things. Le rachat de Night School Studio semble cependant indiquer des ambitions plus grandes. “Nous voulons un riche catalogue de jeux exclusifs conçus pour tous les types de joueurs”, assure ainsi Mike Verdu.

Hausse des prix – Si Microsoft ou Amazon tentent de créer le “Netflix du jeu vidéo”, avec leurs services Game Pass et Luna, ce n’est pas le cas du groupe californien. Son offre de jeu n’a en effet pas vocation à être une offre à part entière, suffisamment étoffée pour justifier un autre abonnement mensuel – cela nécessiterait d’importants investissements. Elle doit s’ajouter au catalogue de films et séries. Et ainsi enrichir et différencier la proposition de valeur, en particulier sur certains marchés saturés, où la plateforme peine à gagner de nouveaux abonnés. Ou en perd, comme aux États-Unis. Cela pourra aussi aider Netflix à justifier d’éventuelles hausses de prix, une stratégie que la société a promis de poursuivre.

Pour aller plus loin:
– Rattrapé par la crise sanitaire, Netflix redoute sa pire performance en dix ans
– Amazon lance un “Netflix du jeu vidéo”


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