Par , publié le 10 octobre 2021

Après avoir ciblé Apple, Amazon et Google, Bruxelles se penche désormais sur Microsoft. Selon l’agence Reuters, la Commission européenne vient de déclencher des investigations préliminaires sur Teams, la plateforme de communication et de collaboration en entreprises du géant de Redmond. Comme c’est habituellement le cas dans ce type de procédure, un questionnaire a récemment été envoyé à ses rivaux. Celui-ci doit permettre de déterminer si le service bénéficie d’avantages potentiellement anticoncurrentiels, qui pourraient alors justifier des poursuites.

Vente liée – L’initiative bruxelloise fait suite à une plainte déposée en juillet par Slack. Le pionnier américain du secteur accuse Microsoft de vente liée: l’abonnement à la version payante de Teams est en effet inclus dans l’offre Microsoft 365, qui donne également accès aux versions en ligne de Word, Excel ou encore PowerPoint. Cette pratique représente un abus de position dominante pour Slack, qui réclame que la plateforme soit au contraire “commercialisée à un prix raisonnable”. Microsoft rejette ces accusations. Et n’a pas hésité à aller encore plus loin, en ajoutant une icône Teams dans la barre des tâches de Windows 11, la dernière version de son système d’exploitation.

Slack racheté – Face au succès grandissant de Slack, Microsoft avait riposté en 2016. Dès le départ, la société décide d’intégrer Teams à Office 365, l’ancien nom de sa suite bureautique en ligne. L’idée est alors de profiter d’une base d’utilisateurs déjà très importante pour imposer son nouveau service. Et ainsi éviter que ses clients ne s’abonnent à son rival. Depuis, la compétition entre les deux sociétés n’a cessé de s’intensifier. Porté par la crise sanitaire, Teams compte désormais 250 millions d’utilisateurs, gratuits ou payants. Slack ne communique plus ses chiffres. Menacée, l’entreprise a accepté fin 2020 d’être rachetée par Salesforce pour 28 milliards de dollars.

Puissance “en coulisses” –  L’enquête de Bruxelles représente peut-être un tournant pour Microsoft. Ces derniers mois, la société américaine était en effet passée sous le radar des politiques et des autorités de la concurrence. Deuxième capitalisation boursière mondiale, elle reste pourtant un mastodonte. Mais un mastodonte beaucoup plus discret que les autres géants américains. Alors que les PC ont été supplantés par les smartphones, Microsoft n’est en effet plus au cœur de notre vie numérique. Sa puissance se trouve “en coulisses”, avec sa suite bureautique Office et son cloud Azure, loin des yeux et des préoccupations de l’opinion publique et de la classe politique.

Pour aller plus loin:
– Comment Microsoft passe sous le radar des autorités de la concurrence
– Pourquoi Salesforce dépense 28 milliards de dollars pour racheter Slack


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