Par , publié le 11 octobre 2021

Ébranlé par les révélations de la lanceuse d’alerte Frances Haugen, Facebook tente de reprendre l’initiative. Une semaine après avoir subi les événements – l’interview puis l’audition devant le Sénat américain de son ancienne employée l’accusant de privilégier ses profits plutôt que la sécurité et le bien-être de ses utilisateurs –, le réseau social multiplie les prises de paroles. Dimanche, Nick Clegg, son directeur des affaires publiques, a ainsi fait la tournée des plateaux télé américains. Et promis des changements pour limiter la diffusion de contenus clivants et pour mieux protéger les adolescents.

Plus d’amis, moins de politique – Selon Nick Clegg, le réseau social souhaite d’abord limiter “la présence de la politique” sur les fils d’actualité, pour mettre davantage en avant les messages publiés par la famille et les amis. Des tests sont en cours, a poursuivi l’ancien vice-Premier ministre britannique. Une telle promesse n’est cependant pas nouvelle. En 2018, Facebook avait déjà expliqué vouloir favoriser les contenus postés par les proches, favorisant “des interactions significatives entre les gens”. Cela n’a pas empêché la prolifération de la désinformation et des messages haineux sur la plateforme, car ceux-ci sont souvent partagés et commentés par le cercle de relations.

“Faire une pause” – Nick Clegg a également annoncé des changements sur Instagram, alors qu’une étude interne révélée le mois dernier par le Wall Street Journal montrait les effets néfastes de la plateforme de photos et de vidéos chez certains adolescents. Sans rentrer dans les détails, le responsable de Facebook assure qu’une nouvelle fonctionnalité “éloignera” les jeunes des contenus ayant un impact négatif sur leur santé mentale. Une autre leur recommandera de “faire une pause” s’ils passent trop de temps sur le site. La société, en revanche, souhaite toujours lancer une version pour les moins de 13 ans, un projet mis en pause fin septembre.

Audition à Bruxelles – Pour Facebook, l’onde de choc des révélations de Frances Haugen n’est cependant pas terminée. Lundi, la lanceuse d’alerte a annoncé qu’elle allait bientôt être entendue par le conseil de surveillance de la société pour “rétablir des vérités”, notamment sur le système Xcheck, qui accorde des règles de modération plus laxistes à certaines personnalités politiques et célébrités. Elle pourrait également être auditionnée par le Comité chargé d’enquêter sur l’invasion du Capitole américain fin janvier. L’ancienne employée du réseau social est aussi attendue en Europe. D’abord le 25 octobre devant le Parlement britannique, puis le 8 novembre devant les députés européens.

Pour aller plus loin:
– La lanceuse d’alerte qui fait trembler Facebook
– Facebook suspend sa version pour enfants d’Instagram


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