Par , publié le 3 novembre 2021

Dans l’ombre du médiatique projet Starlink de SpaceX, Amazon avance aussi sur sa future constellation de minisatellites devant fournir un accès à Internet à haut débit. Mais le géant américain du commerce en ligne avance beaucoup plus lentement que son rival. Lundi, il vient en effet tout juste de demander aux autorités américaines l’autorisation de lancer deux satellites expérimentaux au quatrième trimestre 2022.“Rien ne remplace les tests en orbite”, souligne Rajeev Badyal, le responsable technologique du programme. Si aucune date n’est encore avancée par Amazon, le lancement commercial du service n’est pas attendu avant plusieurs années.

Régions reculées – Présenté en 2019, le projet Kuiper vise à déployer un peu plus de 3.200 satellites sur une orbite basse – 590 kilomètres contre 36.000 kilomètres pour les traditionnels satellites géostationnaires. Sa constellation doit d’abord permettre de connecter au haut débit les régions qui ne le sont pas encore, notamment celles qui sont trop isolées pour rentabiliser la construction d’une infrastructure terrestre. La semaine dernière, la société a signé un premier partenariat d’envergure avec l’opérateur américain Verizon. À terme, l’Internet par satellite pourrait aussi concurrencer la fibre optique partout ailleurs. Un marché potentiellement gigantesque.

Important retard – Partie après les autres, l’entreprise fondée par Jeff Bezos prévoit d’investir “au moins” dix milliards de dollars dans le projet Kuiper. Elle accuse toujours un retard important sur ses futures concurrentes. SpaceX a déjà placé près de 2.000 satellites en orbite. Et multiplie les lancements à un rythme effréné. Son service est opérationnel dans quatorze pays, dont la France depuis le printemps. Il aurait déjà séduit plus de 100.000 clients. Le groupe britannique OneWeb a déployé la moitié des 650 satellites qui composeront à terme sa constellation. Il prévoit de lancer son offre avant la fin de l’année en Europe et en Amérique du Nord, avant un déploiement mondial en 2022.

Dépendance – Face à SpaceX, Amazon affiche également un autre handicap de taille. Contrairement à la société spatiale d’Elon Musk, l’e-marchand ne dispose pas de ses propres lanceurs. Il va devoir faire appel à d’autres groupes aérospatiaux. Deux accords ont déjà été conclus, notamment avec United Launch Alliance, une coentreprise regroupant Boeing et Lockheed Martin. Mais ils ne portent que sur 14 missions, une toute petite fraction de ce qui sera nécessaire. Amazon ne contrôlera pas le calendrier et sera dépendant des avancées technologiques de ses partenaires. La fusée développée par la start-up ABL, qui doit transporter ses deux satellites expérimentaux, n’a par exemple jamais volé…

Pour aller plus loin:
– SpaceX va investir jusqu’à 30 milliards de dollars pour son projet Starlink
Comment OneWeb espère contrer les satellites de SpaceX


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