Par , publié le 14 novembre 2021

Microsoft ne renonce pas à concurrencer les Chromebook dans les salles de classe. La semaine dernière, le géant de Redmond a dévoilé une nouvelle version simplifiée de Windows, capable de tourner sur des ordinateurs à bas prix. Baptisée 11 SE, celle-ci doit lui permettre de rivaliser avec les appareils équipés du système Chrome OS de Google, plébiscité par les écoles. Microsoft assure avoir appris de ses erreurs. Et souhaite montrer la voie en lançant un premier modèle compatible pour seulement 249 dollars. Les grands fabricants, comme HP, Lenovo et Dell, doivent suivre.

11% du marché pour Google – Lancés en 2011, les Chromebook ont d’abord suscité le scepticisme. Mais ils ont rapidement conquis les salles de classe, en particulier aux Etats-Unis. Pour les établissements scolaires, ces ordinateurs, certes limités en termes de fonctionnalités, présentent de nombreux avantages: des prix très attractifs, des documents accessibles dans le cloud, de bonnes performances et une gestion simplifiée. Les parents et les étudiants plébiscitent aussi ces appareils bon marché. L’an passé, la fermeture des écoles et la généralisation de l’enseignement à distance, a fait exploser les ventes: 32 millions d’exemplaires, selon le cabinet IDC, soit près de 11% du nombre d’ordinateurs écoulés.

Tentative ratée – Face aux succès des Chromebook, Microsoft a bien tenté de réagir. Mais sa première tentative, une version simplifiée de Windows 10, n’a pas convaincu. La société avait raté son coup en imposant de trop nombreuses restrictions, par exemple en interdisant les extensions Chrome. Le nombre d’applications disponibles sur sa boutique représentait également un important frein. Très populaire pendant la crise sanitaire, le service de visioconférence Zoom n’était ainsi pas accessible. Microsoft avait ensuite annulé une autre version allégée au printemps, au profit de 11 SE, pensée et réservée seulement aux établissements scolaires.

Fidéliser les jeunes – Entre Google et Microsoft, l’enjeu n’est pas que financier. Les deux entreprises gagnent assez peu d’argent sur les ordinateurs achetés par les écoles. Elles facturent une licence d’environ 30 dollars, donnant accès à des outils de gestion et de contrôle. L’important est ailleurs: habituer un public jeune à un écosystème de services. Grâce aux Chromebook, des millions d’enfants deviennent des utilisateurs de Gmail, Chrome ou Google Docs… que le moteur de recherche pourra monétiser plus tard. Pour Microsoft, en revanche, ce sont autant de personnes qui n’utiliseront peut-être jamais sa suite bureautique Office, l’une de ses principales sources de recettes.

Pour aller plus loin :
– Google et Microsoft mettent un terme à leur trêve judiciaire
– Microsoft rattrapé à son tour par les autorités de la concurrence


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