Par , publié le 16 novembre 2021

Toujours ciblé par des sanctions américaines, Huawei pourrait avoir trouvé un subterfuge pour relancer son activité smartphones. Dans l’impossibilité d’acheter des composants électroniques, le groupe chinois va désormais licencier le design de ses appareils à des partenaires, affirme l’agence Bloomberg. Ces derniers ne sont pas concernés par les restrictions drastiques imposées par les Etats-Unis. Ils pourront donc s’approvisionner en puces, capteurs photo ou écrans auprès des fournisseurs américains et asiatiques. Ils pourront également installer le système Android sur leurs smartphones.

Stocks épuisés – Accusé d’espionnage, Huawei a été placé sur une liste noire par Washington. Celle-ci lui interdit toute relation commerciale avec l’immense majorité des fabricants de composants. Le groupe de Shenzhen, qui venait tout juste de ravir la première place du marché des smartphones à Samsung, a dû réduire la voilure. Il a cédé sa marque Honor et a renoncé cet été à rafraîchir sa gamme Mate. Les importants stocks constitués avant l’entrée en vigueur des sanctions sont presque épuisés. C’est notamment le cas pour les puces 5G, ce qui pénalise ses ventes en Chine. Ailleurs, l’absence d’Android, remplacé par le système maison Harmony OS, représente le plus gros handicap.

30 millions d’unités – Pour licencier le design de ses smartphones, Huawei doit modifier quelques éléments importants. Il doit en particulier remplacer ses puces maison Kirin, qu’il ne peut plus faire fabriquer par le taïwanais TSMC, par celles de Qualcomm. Selon Bloomberg, la société espère écouler plus de 30 millions d’unités l’an prochain, sous sa propre marque ou sous celle de ses partenaires. Cela ne représente qu’une toute petite fraction des volumes d’avant. En 2019, la société avait vendu plus de 240 millions de smartphones. Cette nouvelle stratégie ne compensera donc pas vraiment le manque à gagner. Elle pourrait cependant lui permettre de conserver des compétences en interne.

“Survivre” – Sanctionné par l’administration Trump, Huawei espérait un allègement des restrictions après la victoire de Joe Biden fin 2020. Mais le nouveau président n’a pas infléchi la position américaine. Depuis un an, le groupe chinois ne peut que constater les dégâts. Sur les neuf premiers mois de l’année, son chiffre d’affaires a chuté de plus de 30%. “Notre objectif, c’est de survivre”, reconnaissait cet été Eric Xu, qui assure la présidence tournante. Pour y parvenir, Huawei tente de diversifier son activité. Il s’est ainsi lancé dans les onduleurs solaires, un élément essentiel pour convertir l’énergie photovoltaïque, ou encore dans les lidars, le système de lasers qui équipe les véhicules autonomes.

Pour aller plus loin:
– L’incroyable come-back d’Honor, la marque cédée par Huawei
– Privé d’Android, Huawei lance son propre système d’exploitation


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