Par , publié le 13 décembre 2021

C’est une nouvelle étape pour les néobanques, ces banques pensées pour l’ère du mobile qui séduisent désormais des centaines de millions de clients dans le monde. La semaine dernière, la brésilienne Nubank a fait ses débuts boursiers sur le New York Stock Exchange. Une opération qui lui a permis de lever 2,6 milliards de dollars. Et qui lui permet désormais d’afficher une capitalisation boursière supérieure à 50 milliards, la plus élevée pour un établissement bancaire sud-américain. C’est aussi davantage que la valorisation des autres néobanques, comme la britannique Revolut et l’américaine Chime.

50 millions de clients – Lancée en 2013, Nubank a chamboulé le marché bancaire brésilien. Peu concurrentiel, celui-ci est dominé par cinq grandes banques connues pour leurs taux d’intérêt et leurs commissions très élevées. A l’inverse, la néobanque propose des cartes et des comptes gratuits, qui séduisent notamment tous ceux qui n’ont pas ou peu accès au système bancaire traditionnel. Rien qu’au Brésil, cela représente 60 millions de personnes. En ajoutant les autres pays du continent, ce chiffre grimpe à 250 millions. Moins de dix ans après son lancement, la société revendique près de 50 millions de clients, principalement dans son pays, mais aussi au Mexique et en Colombie.

Prêts et assurances – La moitié de ces clients ont ouvert un compte au cours des 18 derniers mois. Cette accélération est en partie liée à l’épidémie de coronavirus, estime David Velez, son fondateur et patron. Le développement du commerce en ligne a en effet accentué la nécessité de disposer d’une carte de paiement. Sur les neuf premiers mois de l’année, son chiffre d’affaires a doublé, dépassant la barre du milliard de dollars. Nubank, qui reste cependant déficitaire, a également diversifié son offre, proposant désormais des assurances et des prêts, des activités qui affichent de plus fortes marges. Elle a aussi lancé une plateforme de paiement entre amis.

Nouveaux concurrents – Avec l’argent récupéré la semaine dernière, qui s’ajoute à ses précédentes levées de fonds, l’entreprise souhaite poursuivre son développement à l’international. Elle doit notamment s’implanter en Argentine au cours des prochains mois. Au Mexique et en Colombie, elle prévoit d’enrichir son offre, pour le moment limitée à une carte de crédit. Et au Brésil, Nubank ambitionne de lancer de nouveaux produits, pour garder la main face à l’arrivée de nouveaux concurrents, dont la néobanque britannique N26. Malgré les importantes ressources financières dont il dispose, son patron exclut en revanche un lancement aux Etats-Unis, un marché pourtant gigantesque.

Pour aller plus loin:
– Valorisation record pour la néobanque Revolut
– N26 abandonne son rêve américain… et vise le Brésil


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