Par , publié le 31 janvier 2022

Dans l’univers du podcast, Joe Rogan n’est pas seulement une superstar. C’est une superstar à plus de 100 millions de dollars, le montant du chèque signé par Spotify pour diffuser en exclusivité son émission, The Joe Rogan Expérience, de très loin le podcast le plus populaire dans le monde avec plus de dix millions d’auditeurs par jour. Mais l’ancien acteur et commentateur sportif est aussi un personnage très controversé, qui suscite régulièrement la polémique. Il est notamment accusé de propager des fausses informations sur le vaccin contre le Covid ou encore de promouvoir des traitements dont l’efficacité n’a pas été démontrée.

Ultimatum – La controverse est encore montée d’un cran la semaine dernière, lorsque le musicien canadien Neil Young a lancé un ultimatum à Spotify. “Ils peuvent avoir Rogan ou Young. Pas les deux”, a-t-il indiqué dans un message publié sur son site Internet. Un choix vite fait pour la plateforme suédoise de streaming musical. Sans surprise, elle n’a pas mis un terme à sa collaboration avec son podcasteur vedette, qu’elle a placé au centre d’une stratégie de diversification qui doit lui permettre de devenir enfin rentable. En accord avec la maison de disques Warner Music, les albums de Neil Young vont ainsi être progressivement retirés du catalogue.

Invités sulfureux – Dans son émission, généralement diffusée quatre fois par semaine, Joe Rogan se livre à des entretiens fleuves, qui peuvent parfois dépasser les trois heures. Il y reçoit des personnalités, comme Elon Musk et Edward Snowden, ses deux plus beaux coups médiatiques. Mais il donne aussi la parole à des personnalités sulfureuses, à l’image du complotiste américain Alex Jones, le créateur du site Infowars, banni en 2018 de YouTube, Facebook et de l’App Store d’Apple. Régulièrement, les invités ou les déclarations de Joe Rogan mettent ainsi Spotify dans l’embarras, obligé de ne pas sanctionner des propos qu’elle assure pourtant interdire sur sa plateforme.

Pas d’exode – Pour se défendre, Spotify explique laisser à l’animateur “le plein contrôle créatif” sur son émission. Joe Rogan assure ainsi n’avoir jamais été censuré. Pour le moment, les polémiques à répétition demeurent essentiellement un problème de relations publiques. Elles n’empêchent pas la société d’attirer toujours plus d’utilisateurs et d’abonnés payants. Elles n’entraînent pas non plus en un exode d’artistes. Et pour cause: Spotify reste la principale plateforme dans le monde, qui représente, par exemple, 60% des recettes tirées du streaming par Neil Young. De toute manière, aucun artiste n’est probablement plus important pour l’entreprise suédoise que Joe Rogan.

Pour aller plus loin:
– Pourquoi Spotify mise autant sur les podcasts
– Pourquoi le studio de podcasts Wondery séduit Amazon


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