Par , publié le 2 février 2022

C’est une procédure judiciaire qui pourrait lever le voile sur le développement des voitures autonomes. En Californie, Waymo se bat pour ne pas rendre public des documents confidentiels, notamment des rapports sur les accidents impliquant ses véhicules de test. Lundi, la filiale de Google a remporté une première victoire. Une victoire de courte durée cependant: une nouvelle audience est prévue le 22 février. Le juge chargé du dossier devra alors déterminer si le secret des affaires protège les informations que ne souhaite pas divulguer l’entreprise.

Rapports sur les accidents – Comme une cinquantaine de sociétés, Waymo mène un programme de tests sur les routes publiques californiennes. Dans ce cadre, elle doit communiquer de nombreuses informations au Department of Motor Vehicles (DMV). Elle doit par exemple détailler l’ensemble de ses procédures de sécurité en cas d’urgence ou de conditions de circulation difficiles. Elle doit également envoyer des rapports après chaque accident ou à chaque fois qu’un de ses opérateurs a dû reprendre le contrôle d’une voiture. Ses informations ne sont pas diffusées par le DMV, qui ne partage qu’un rapport annuel faisant le bilan des kilomètres parcourus et des accidents.

Secrets industriels – La procédure judiciaire en cours a été déclenchée par la demande de publication de documents (une possibilité offerte par la législation américaine) déposée par un tiers, dont l’identité n’a pas été révélée. Le DMV a alors donné la possibilité à Waymo de cacher une partie des éléments. Une décision contestée, que la société tente désormais de faire confirmer par la justice californienne. Elle fait valoir que ces informations doivent être considérées comme des secrets industriels. Et ainsi qu’elles ne peuvent pas être rendues publiques car elles fourniraient des détails cruciaux à ses rivaux.

Défi technologique – Pour Waymo, l’enjeu est important. La filiale de Google a massivement investi depuis 2009. Elle est considérée comme l’acteur le plus avancé dans le domaine, mais doit affronter une multitude de concurrents. Plusieurs années de recherche et de tests sont encore nécessaires. Comme ses rivaux, Waymo bute sur un défi technologique: une marge d’erreur infime pour éviter des accidents mortels. Or, les algorithmes informatiques, au cœur du système, ne savent apprendre que par l’exemple. Ils doivent donc être abreuvés de données. Dans le cas des véhicules autonomes, cela signifie accumuler les kilomètres d’essai en conditions réelles. Et donc du temps et de l’argent.

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