Par , publié le 11 mars 2022

25 licornes avant 2025. L’objectif pouvait paraître ambitieux lorsqu’il avait été fixé en septembre 2019 par Emmanuel Macron. Mais le spectaculaire bond des valorisations partout dans le monde depuis un an et demi l’a transformé en simple formalité. Une formalité remplie en janvier selon le décompte “officiel” du gouvernement. Mais seulement en passe de l’être, selon nos critères plus restrictifs. Qu’importe: c’est davantage la dynamique qu’il faut retenir. Atteint ou pas encore, le cap des 25 licornes, combiné au record de levées de fonds établis en 2021, représente un symbole fort des avancées notables de l’écosystème depuis le lancement de l’initiative French Tech en 2013.

Investisseurs étrangers – Son envol a d’abord été enclenché par d’importants investissements publics, menés par Bpifrance, pour compenser les faiblesses du capital-risque français. Il a ensuite été porté par une nouvelle génération de start-up plus ambitieuses, qui rêvent de devenir des champions européens voire mondiaux. Et qui déménagent également bien moins souvent aux Etats-Unis, un passage quasiment obligatoire il y a encore quelques années pour passer à l’échelle supérieure. L’accélération récente de la French Tech a également été rendue possible par l’arrivée de fonds américains et asiatiques, comme Tiger Global et Softbank, capables de mener des méga-levées de fonds.

Ralentissement à venir ? – Tout feu, tout flamme en janvier – avec plus de 2,7 milliards d’euros récoltés, du jamais vu -, la French Tech traverse depuis des semaines beaucoup plus calmes. Une simple accalmie ou le signe d’un ralentissement à venir alors que les banques centrales s’apprêtent à durcir leurs politiques monétaires et que les valeurs technologiques dégringolent sur le Nasdaq et ailleurs ? “D’importantes levées de fonds sont dans les tuyaux”, assure un bon connaisseur du marché, qui souligne que la situation internationale peut inciter à décaler certaines annonces. Le contexte pourrait cependant représenter un frein, en particulier au niveau des valorisations proposées par les fonds de capital-risque.

Encore peu d’exits – Si la French Tech a parcouru du chemin, beaucoup reste encore à faire. L’écosystème va devoir démontrer sa capacité à prendre le virage des prochaines évolutions technologiques. Et aussi former suffisamment d’ingénieurs pour accompagner la croissance du secteur. Les licornes devront, elles, transformer leurs belles promesses, en accélérant leur développement, en particulier à l’international, et en trouvant la voie de la rentabilité. Une condition indispensable pour que la tech française produise enfin des exits, indispensables pour poursuivre la dynamique d’investissements. En particulier des introductions en Bourse, qui se comptent aujourd’hui sur les doigts d’une seule main.

Pour aller plus loin:
– Plus de 1.000 start-up sont désormais des licornes
– OVH peut-il vraiment rivaliser avec les géants américains ?


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