Par , publié le 7 juin 2022

Il y a quatre ans, Uber et Waymo s’étaient retrouvés devant la justice américaine, le second accusant le premier d’espionnage industriel. Mardi, les deux entreprises ont définitivement tourné la page, en officialisant un “partenariat stratégique de long terme” dans le fret routier. Celui-ci doit permettre d’accélérer le déploiement des poids lourds sans conducteur, combinant la technologie de conduite autonome développée par la filiale de Google avec la plateforme de transport de marchandises du spécialiste des VTC, baptisée Uber Freight. Le marché est jugé prometteur, tant pour réduire les coûts que pour lutter contre la pénurie de chauffeurs routiers.

Acteur majeur – L’accord conclu entre Uber et Waymo contient plusieurs phases, en fonction des progrès technologiques. À terme, celui-ci prévoit que les poids lourds autonomes équipés par Waymo puissent facilement intégrer Uber Freight. Ce service, lancé en 2017, met en relation des entreprises ayant besoin de livrer des marchandises avec des transporteurs ou des chauffeurs routiers indépendants. Il remplace ainsi les traditionnels cabinets de courtage. L’an passé, la société est devenue un acteur majeur du marché américain grâce à une importante acquisition. Au premier trimestre, Uber Freight a généré un chiffre d’affaires de 1,8 milliard de dollars, affichant ses premiers profits opérationnels.

Partenariat avec Daimler – Plus connu pour ses robots-taxis, qui sont déjà en service dans la ville de Phoenix, Waymo est également l’un des acteurs les plus avancés dans le domaine des poids lourds autonomes. La société mène déjà des essais sur route, en partenariat avec plusieurs courtiers et transporteurs. Elle s’est aussi associée avec le constructeur allemand Daimler, pour concevoir un premier camion sans conducteur. Waymo ambitionne ensuite de proposer sa technologie aux autres constructeurs. L’un de ses principaux rivaux s’appelle Aurora, une start-up américaine soutenue par Amazon. Et qui compte Uber comme principal actionnaire, après la vente de sa division ATG.

Secrets industriels – Si Google a été l’un des premiers investisseurs d’Uber, les relations entre les deux sociétés se sont brusquement tendues par la suite. En cause: le projet de voitures sans conducteur lancé par le moteur de recherche. Une menace pour la plateforme de VTC, qui redoute alors l’arrivée d’un service concurrent de robots-taxis. Uber réplique en rachetant la start-up Otto, créée par Anthony Levandowski, ex-ingénieur vedette de Waymo. Le début d’un long feuilleton judiciaire. Google accuse son ancien employé d’avoir dérobé des documents confidentiels avant son départ. Et Uber d’être complice. L’affaire se conclura par un accord à l’amiable, d’un montant de 245 millions de dollars.

Pour aller plus loin:
– Waymo lève 2,5 milliards de dollars pour ses voitures autonomes
– Uber abandonne son projet de robots-taxis


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