Par , publié le 21 janvier 2023

50.000, c’est le nombre de suppressions d’emplois annoncées en quelques semaines par Amazon, Facebook, Microsoft et Alphabet. Vendredi, la maison mère de Google a officialisé, à son tour, un important plan social. Celui-ci va concerner 12.000 salariés, soit environ 6% de ses effectifs. Sur les cinq géants technologiques américains, seul Apple n’a pas encore mené de vastes licenciements. L’annonce du moteur de recherche n’est pas une surprise. Elle était redoutée en interne depuis plusieurs mois, alors que le marché publicitaire ralentit, que les profits reculent – tout en restant à un niveau très élevé, 13,9 milliards au troisième trimestre – et que son cours boursier affiche une forte chute depuis un an. Les licenciements annoncés il y a dix jours chez Verily représentaient une autre indication.

187.000 employés – “Au cours des deux dernières années, nous avons embauché pour une réalité économique différente à celle que nous affrontons aujourd’hui”, justifie Sundar Pichai, le directeur général d’Alphabet et de Google, dans un message adressé aux salariés. Fin septembre, la société américaine comptait ainsi près de 187.000 employés, quasiment deux fois plus qu’il y a quatre ans. Et malgré le gel des embauches annoncé cet été, elle a encore recruté plus de 12.000 personnes au troisième trimestre. Beaucoup trop, estime le fonds activiste TCI, qui avait réclamé fin 2022 des mesures “agressives” pour doper le cours de l’action.“L’activité pourrait être gérée de manière plus efficace avec significativement moins d’employés”, assurait-il notamment.

Marché publicitaire – Ce plan social ne s’explique pas seulement par les recrutements massifs. Il a aussi été provoqué par la forte baisse de la croissance du chiffre d’affaires d’Alphabet. Au troisième trimestre, celle-ci ne s’est élevée qu’à 6%, sa plus mauvaise performance depuis 2013 – hormis l’impact du Covid début 2020. Dans le même temps, les dépenses de la société ont progressé de 18%. Et le bénéfice opérationnel a reculé de 19%.“Jusqu’en 2021, la discipline budgétaire n’était pas une priorité, indiquait le fonds TCI. Elle est désormais indispensable”. Comme Facebook, Google est touché par la faiblesse du marché publicitaire, plombé par l’inflation et les inquiétudes d’une prochaine récession. Même YouTube, traditionnel moteur de croissance, n’est pas épargné.

Autres paris – Face à cette situation, Alphabet avait déjà pris des mesures ciblées pour réduire les coûts. “Ces derniers mois, nous avons essayé d’être disciplinés, de prioriser et de rationaliser ce qui devait l’être pour mieux affronter la tempête”, rappelait Sundar Pichai à l’automne. La société a ainsi fermé son offre de cloud gaming Stadia et abandonné plusieurs projets de son incubateur Area 120. Elle a aussi limité les voyages professionnels de ses employés, selon The Information. Ces mesures restaient cependant relativement limitées. En plus d’un plan social, le fonds TCI milite également pour une forte baisse des investissements dans les “autres paris”, le segment qui regroupent les activités annexes, comme les véhicules autonomes. Et qui accuse de très lourdes pertes: 20 milliards de dollars depuis 2017.

Pour aller plus loin:
– Dans le cloud, Google accumule de lourdes pertes
– En perte de vitesse, Facebook lance un important plan social


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