Par , publié le 16 mars 2023

“À peine plus que quatre gars et un ordinateur”. C’est par cette formule que le New York Times décrit Mobius AI. Pourtant, une semaine seulement après sa création par d’anciens chercheurs en intelligence artificielle de Google, cette toute petite start-up était déjà valorisée à 100 millions de dollars, suite à une levée de fonds menée auprès de deux prestigieux fonds de capital-risque. Cet exemple n’est pas un cas isolé: dans le sillage d’OpenAI et de son robot conversationnel ChatGPT, les investisseurs ne veulent pas laisser passer cette nouvelle ruée vers l’or. Celle de l’intelligence artificielle générative, capable de créer des textes, des photos ou des vidéos. Et considérée par beaucoup comme la prochaine avancée technologique majeure.

“Âge d’or” – L’intelligence artificielle générative n’est pas nouvelle. OpenAI, Google et d’autres mènent des recherches depuis plusieurs années. Mais le succès de ChatGPT l’a fait entrer dans une autre dimension, la sortant du simple cadre académique pour exposer aux yeux de tous ses progrès. Et surtout son immense potentiel, aussi bien sur le marché grand public que professionnel. Depuis, toutes les sociétés du Web, à l’image de la compétition engagée dans la recherche en ligne entre Microsoft et Google, tentent d’ajouter des fonctionnalités alimentées par ces modèles. Dans les entreprises, l’IA pourrait révolutionner les métiers pour gagner en efficacité et en productivité. “On a rien vu de pareil depuis les débuts du cloud”, s’enthousiasme Satya Nadella, le patron de Microsoft.

Lueur d’espoir – Cette révolution annoncée profitera aux sociétés qui conçoivent les modèles et qui les mettent à disposition de développeurs. À chaque fois qu’une personne utilisera un service créé de cette façon, OpenAI et ses rivaux seront rémunérés. Elle doit aussi permettre à des start-up de faire émerger de nouvelles activités ou d’en bousculer d’autres. Autant de marchés potentiellement gigantesques, estiment les investisseurs. Dans un contexte peu favorable au secteur technologique, symbolisé par la forte baisse des levées de fonds, l’intelligence artificielle est une lueur d’espoir sur laquelle se jettent les fonds de capital-risque. Dans le même temps, les bons projets à financer sont assez peu nombreux, ce qui fait mécaniquement grimper les valorisations.

Coûts élevés – Depuis quelques semaines, les levées de fonds se multiplient. 400 puis 300 millions de dollars pour Anthropic, une start-up fondée par des anciens d’OpenAI, qui a lancé mardi un rival à ChatGPT. 200 millions pour Character.ai, elle aussi créée par des anciens de Google. Cofondée par l’un des créateurs de DeepMind, Inflection vise, elle, un tour de table de 675 millions. Ces sommes levées ne constituent pas qu’un effet d’aubaine lié à l’appétit des investisseurs. Elles seront nécessaires à ces sociétés pour lutter contre Google et OpenAI, soutenu par Microsoft. Elles doivent aussi leur permettre de créer, entraîner et déployer leurs modèles. Une tâche qui nécessite d’embaucher des ingénieurs spécialisés. Et qui requiert une puissance de calcul très importante, qui se traduit par des coûts élevés.

Pour aller plus loin:
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