Par , publié le 20 mars 2023

Le plan de licenciements entamé en novembre, mais officialisé en janvier, était déjà le plus important jamais mené par Amazon. Il sera encore plus vaste que prévu. Lundi, le géant américain du commerce en ligne a annoncé une deuxième vague de suppressions de postes, touchant cette fois-ci 9.000 personnes. Au total, il va ainsi se séparer de 27.000 employés. Cela représente un peu moins de 2% de ses effectifs, qui ont doublé depuis 2019 pour atteindre 1,55 million. Mais près de 8% de sa main d’oeuvre sans compter les employés dans les entrepôts et la logistique, qui ne sont pas concernés. Comme en début d’année, Andy Jassy, le patron d’Amazon, justifie cette mesure par les “incertitudes économiques” qui nécessitent des économies pour “continuer à investir vigoureusement sur le long terme”.

Le cloud touché – Quatre activités seront principalement touchées par ces licenciements. D’abord, Amazon Web Services, la division dédiée au cloud devenue la principale source de profits de la société. Ensuite, les activités publicitaires, qui affichent pourtant une croissance élevée et de belles marges, et Twitch, sa plateforme de diffusion de vidéos en direct, qui a indiqué qu’elle allait supprimer 400 emplois. Enfin, la direction des ressources humaines, déjà concernée en janvier et victime notamment du ralentissement des embauches. La première vague avait affecté la division “terminaux et services”, qui inclut l’assistant vocal Alexa et les enceintes connectées Echo, et le commerce physique, comme les chaînes de supermarchés Whole Foods et Amazon Fresh.

Croissance en berne – Dopé par la crise sanitaire, Amazon a connu des années de forte croissance, qui se sont traduites par des embauches massives et l’ouverture de nombreux entrepôts. Mais la situation économique est désormais beaucoup moins favorable, alors que l’inflation élevée et les craintes d’une prochaine récession pèsent sur la consommation des ménages. Mais aussi sur les dépenses des entreprises, qui cherchent à limiter leur facture dans le cloud. L’an passé, le chiffre d’affaires du groupe de Seattle n’a ainsi progressé que de 9%. Dans le même temps, ses coûts ont encore augmenté rapidement, provoquant une forte chute du résultat opérationnel. En 2022, celui-ci est passé de 24,9 milliards à “seulement” 12,2 milliards de dollars.

Message pour Wall Street – Avant de couper dans ses effectifs, Amazon a mis en place plusieurs mesures d’économies. La société a abandonné plusieurs projets, comme son robot de livraison Scout et son service de consultation médicale à distance. Elle a aussi fermé ou repoussé l’ouverture d’entrepôts et centres de distribution. Et gelé les embauches, d’abord dans son activité de commerce physique – plusieurs magasins déjà construits n’ont ainsi jamais ouvert leurs portes –, puis dans la majorité des divisions. Dans les entrepôts, des dizaines de milliers de départs n’ont pas été remplacés. Pas assez pour satisfaire Wall Street. Les 27.000 licenciements visent ainsi à envoyer un message aux marchés, alors que le cours de son action reste deux fois moins élevé que le plus haut historique touché fin 2021.

Pour aller plus loin:
– Face à la baisse de ses ventes, Amazon ferme des entrepôts
– En échec dans le commerce physique, Amazon cherche la bonne formule


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