Par , publié le 22 janvier 2024

Le projet n’avait pas plus au conseil d’administration d’OpenAI, expliquant en partie l’éviction brutale de Sam Altman fin novembre. De retour à la tête du concepteur de ChatGPT, l’entrepreneur ne l’a pourtant pas abandonné. Selon l’agence Bloomberg, il cherche toujours à lever des milliards de dollars auprès d’investisseurs pour se lancer dans les puces dédiées à l’intelligence artificielle générative. Il n’ambitionne pas seulement de concevoir des accélérateurs capables de rivaliser avec ceux de Nvidia, devenus indispensables pour entraîner les derniers modèles d’IA. Il rêve aussi de les produire, en déployant son propre réseau d’usines. Un objectif encore plus compliqué à atteindre. Et qui va nécessiter encore plus de capitaux – probablement des dizaines de milliards de dollars.

Discussions avec Microsoft – Pour financer ses ambitions, Sam Altman a récemment mené des discussions avec G42, une firme tentaculaire financée par le gouvernement d’Abou Dhabi. Il a également contacté le conglomérat japonais Softbank, qui a promis l’été dernier de repartir à l’offensive après avoir dû réduire drastiquement ses investissements dans le secteur technologique. Et il a discuté de son idée avec Microsoft, le premier actionnaire d’OpenAI, avec lequel il entretient d’excellentes relations. Ces investisseurs potentiels ne seront pas seulement attirés par le nouveau statut vedette de Sam Altman. Ils le seront aussi par la forte croissance attendue du marché, qui pourrait passer de 45 milliards de dollars en 2023 à 400 milliards en 2027, selon les estimations d’AMD, qui vient de lancer sa première puce dédiée à l’IA.

OpenAI comme client – Le projet de Sam Altman ne semble pas lié à OpenAI – comme son projet de nouvelle catégorie d’appareil électronique dopé à l’IA générative, pour lequel il s’est associé avec Jony Ive, l’ancien designer star d’Apple. Mais il est fort probable que le concepteur de ChatGPT devienne le principal client de cette nouvelle entreprise, avec laquelle il partagera le même patron. Comme tous les acteurs du secteur, la start-up est en effet dépendante de sa capacité à décupler sa puissance informatique pour entraîner des modèles toujours plus grands. Or, Nvidia et ses quelques rivaux ne parviennent pas à produire suffisamment de puces pour satisfaire la demande. OpenAI doit également composer avec les avancées technologiques de ces fabricants, sans pouvoir véritablement influer sur les améliorations à apporter.

Partenariat avec TSMC ? – Suivant la même logique que Sam Altman, Google, Microsoft ou encore Amazon conçoivent aussi leur propre accélérateur d’IA. Mais ils ont opté pour un modèle “fabless”, c’est-à-dire sans usine. Ils sous-traitent donc la fabrication au géant taïwanais TSMC. La raison est simple: bâtir un site de production demande des dizaines de milliards, de dollars d’investissements, des compétences technologiques de pointe et une main d’œuvre ultra-qualifiée. Ce choix présente cependant une limite: une dépendance aux capacités de production de TSMC, parfois limitées pour les composants les plus avancés. Pour limiter les investissements et les risques, Sam Altman discute également d’un partenariat avec le fondeur taïwanais, et avec ses grands rivaux Intel et Samsung.

Pour aller plus loin:
Nvidia soupçonné de pratiques anticoncurrentielles
– Pourquoi Microsoft et OpenAI sont dans le collimateur des gendarmes antitrust


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