Par , publié le 14 octobre 2021

Le deuxième trimestre avait déjà été historique pour les start-up mondiales. Le troisième a été encore meilleur. Entre juin et septembre, les sociétés non cotées ont levé 158,2 milliards de dollars (136 milliards d’euros), selon le décompte effectué par le cabinet CB Insights. C’est sept milliards de plus que le précédent record établi au printemps. Et deux fois plus que la somme récoltée au troisième trimestre 2020. Cette performance confirme la spectaculaire accélération des investissements depuis le pic de la crise sanitaire, illustrée chaque semaine par le nombre et le montant des levées de fonds sur tous les continents. Et par des valorisations qui augmentent fortement.

Méga-levées – L’appétit des investisseurs profite essentiellement aux plus gros. Sur le trimestre, le nombre de méga-levées, supérieures à 100 millions de dollars, a plus que doublé par rapport à l’an passé. Si elles ne représentent que 4% du total, elles cumulent 58% de l’argent recueilli. Cinq opérations se sont chiffrées au-delà de la barre du milliard. En Europe, cinq tours de table ont franchi les 500 millions. Dont deux en France, du jamais vu. Parallèlement, 127 start-up ont dépassé le cap du milliard de dollars de valorisation. CB Insights dénombre désormais 848 licornes dans le monde, un nouveau record. Plus de la moitié d’entre elles sont basées aux Etats-Unis. L’Europe en compte 100.

Exits élevés – Autre signe positif: le nombre de tours de table a fortement augmenté au troisième trimestre, touchant un niveau historique. Cela confirme la tendance engagée en début d’année, alors que ce chiffre baissait depuis 2018, principalement pour les entreprises les plus récentes. Ces dernières rencontrent donc moins de difficultés pour trouver des financements auprès d’investisseurs. Enfin, les exits, un élément important pour dynamiser le secteur, restent à des niveaux élevés. Sur la période, 2.600 sociétés non cotées ont été rachetées, 206 ont mené une introduction en Bourse et 38 ont fusionné avec une SPAC, ces coquilles vides qui permettent d’entrer sur les marchés plus rapidement.

Numérisation de l’économie – Passé les craintes initiales, l’épidémie de coronavirus a dopé les investissements dans la tech, car elle a provoqué une accélération de la numérisation de l’économie. Cela est particulièrement le cas dans le commerce, avec un bond des ventes en ligne ou encore de la livraison de courses. Dans les entreprises, la crise sanitaire et la généralisation du télétravail ont favorisé la transition vers le SaaS (Software as a Service), les logiciels dématérialisés vendus par abonnement. La compétition entre les investisseurs, stimulée par le japonais Softbank ou le fonds américain Tiger Global, a accentué le phénomène. “Plus personne n’est discipliné”, soulignait récemment l’investisseur Keith Rabois.

Pour aller plus loin:
– En levant 680 millions d’euros, Sorare pulvérise les records de la French Tech
– Mirakl lève 555 millions de dollars pour imposer ses marketplaces


No Comments Yet

Comments are closed

Contactez-nous  –  Politique de confidentialité