En officialisant lundi une levée de fonds de 335 millions de dollars (294 millions d’euros), sur la base d’une valorisation de deux milliards, Exotec est doublement entrée dans l’histoire de la French Tech. Non seulement, la start-up nordiste, spécialisée dans les robots d’entrepôts, a permis à l’écosystème français d’atteindre, avec trois ans d’avance, son objectif de 25 licornes. Mais elle est aussi devenue la première société industrielle française à franchir la barre symbolique du milliard de valorisation. Exotec ambitionne désormais de recruter 500 ingénieurs en trois ans pour renforcer et améliorer sa technologie.
Petits robots – Fondée en 2015, Exotec conçoit un système pour les entrepôts d’e-commerce. Celui-ci repose sur de petits robots, baptisés Skypod et utilisés pour préparer les commandes. Entièrement autonomes, ils se déplacent en trois dimensions sur une structure, qui peut atteindre plus de dix mètres de haut, dans laquelle les marchandises sont entreposées dans des bacs disposés les uns au-dessus des autres. À chaque trajet, les robots saisissent un bac pour l’apporter à un préparateur, qui n’a plus qu’à récupérer le produit. Depuis un an, Exotec propose un bras robotique, appelé Skypicker, qui réalise également cette action.
Réduire les coûts – Les Skypod permettent d’automatiser une tâche particulièrement pénible, dans un contexte de “pénurie de main d’œuvre“, explique Romain Moulin, cofondateur et directeur général d’Exotec. Et donc de réduire les coûts, d’autant plus qu’il est possible de stocker davantage de marchandises sur la même surface. Au-delà de ces économies, les robots sont aussi plus efficaces, un élément important alors que la livraison ultrarapide se développe. Le système est par ailleurs flexible: il peut s’adapter à une petite surface ou à un grand entrepôt. Sa taille peut ensuite varier en fonction des besoins. Et des robots supplémentaires peuvent être déployés pour faire face à un pic d’activité.
Forte croissance – Exotec surfe sur la vague de l’automatisation des entrepôts, notamment lancée par Amazon suite au rachat de la start-up américaine Kiva Systems. La société revendique déjà 30 clients, dont Carrefour, Uniqlo et Decathlon. Elle a déjà expédié plus de 2.500 robots, déployés dans une cinquantaine d’entrepôts en Europe, en Amérique du Nord et au Japon. Elle espère réaliser un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros cette année, deux fois plus que l’an passé. Puis vise rapidement la barre du milliard. Si le marché s’annonce prometteur, en raison de la croissance du commerce en ligne, il est aussi très concurrentiel. Exotec doit notamment affronter le britannique Ocado et le norvégien Autostore, qui proposent une solution légèrement différente.
Pour aller plus loin:
– AutoStore, la pépite norvégienne de la robotique qui a séduit Softbank
– Avec son nouveau robot, Boston Dynamics vise le marché de la logistique
