Par , publié le 12 septembre 2022

À Houston et à Mountain View, des clients d’Uber Eats se feront bientôt livrer leurs repas par des robots. La semaine dernière, l’entreprise californienne a en effet officialisé un partenariat avec la start-up américaine Nuro, l’une des plus avancées dans le domaine de la livraison autonome. Cette association, d’une durée de dix ans, doit permettre à Uber de tester ces véhicules. Puis, de le déployer à grande échelle, alors même que l’équilibre économique de la livraison de repas reste encore fragile. Et que le recours aux travailleurs indépendants, sur lequel repose la plateforme, est remis en cause par la justice et les gouvernements de nombreux pays.

Plusieurs partenariats – Fondée par deux anciens de Google, Nuro conçoit un robot électrique, presque deux fois plus petit qu’une berline. Son dernier modèle, présenté en début d’année, est capable de transporter jusqu’à 225 kilos à une vitesse maximale de 70 kilomètres par heure. Entièrement autonome, il a obtenu l’autorisation de circuler dans les rues – et non pas sur les trottoirs, comme la plupart de ses concurrents – de plusieurs villes américaines. La société, qui a levé plus de deux milliards de dollars, notamment auprès du conglomérat japonais Softbank, multiplie les partenariats. Elle mène déjà des tests avec Walmart, FedEx ou encore Domino’s Pizza.

Frais de livraison – Les premiers essais avec Uber seront menés dès cet automne. Les deux entreprises ne précisent cependant pas le nombre de véhicules qui seront déployés dans les rues de Mountain View et Houston. Uber espère ensuite élargir ces tests à l’ensemble de la région de San Francisco, à condition que Nuro obtienne les permis nécessaires auprès des autorités californiennes. L’entreprise explique que ses clients livrés par des robots paieront les mêmes frais de livraison que les autres – mais ils n’auront pas à verser de pourboire. Même si elle ne communique pas sur ce sujet, il est probable qu’elle rémunère Nuro sur chaque repas livré.

Doper la rentabilité – Ce partenariat n’est pas le premier pour Uber. Au printemps, la plateforme s’était déjà associée avec Serve Robotics et Motional, deux autres start-up américaines, pour mener des programmes pilotes à Los Angeles. L’accord avec Nuro marque un net coup d’accélérateur. Ces accords illustrent un changement de stratégie majeur pour Uber, qui a abandonné ses efforts pour développer des véhicules autonomes afin de réduire ses pertes. La société promet que les robots ne remplaceront pas intégralement les coursiers, mais qu’ils pourront être utilisés pour les trajets les moins rentables. À terme cependant, les livraisons autonomes doivent surtout permettre de doper la rentabilité d’une activité qui génère encore peu de profits.

Pour aller plus loin:
– Bruxelles remet en cause le modèle de l’Uber-économie
– L’Europe investit dans les robots de livraison de Starship


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