Par , publié le 8 novembre 2021

De véritables montagnes russes. Après neuf mois de performances historiques, le Vision Fund de Softbank a accusé des pertes abyssales cet été, plombé notamment par le plongeon boursier des sociétés tech chinoises. Sur la période, le véhicule d’investissement a vu sa valeur chuter de 825 milliards de yens (6,3 milliards d’euros). Un record. De quoi précipiter dans le rouge le conglomérat japonais, devenu ces cinq dernières années l’un des principaux investisseurs dans les start-up. “Nous sommes au milieu du blizzard”, a reconnu Masayoshi Son, son fondateur et patron.

Hauts et bas – L’homme d’affaires affiche toujours son optimisme. Lancé en 2016 avec une enveloppe de 100 milliards de dollars, le Vision Fund alterne, il est vrai, les hauts et les bas. Entre avril 2019 et mars 2020, il avait perdu 1.900 milliards de yens (14,5 milliards d’euros), notamment en raison du fiasco WeWork. Mais il avait ensuite enregistré un spectaculaire rebond, porté par l’envolée des valeurs technologiques et par plusieurs introductions en Bourse, dont celles de DoorDash et Coupang. Entre avril 2020 et mars 2021, le Vision Fund affichait ainsi des profits de 4.000 milliards de yens. Cela avait permis à Softbank de réaliser des bénéfices jamais vu pour une entreprise japonaise.

Didi pèse lourd – Les profits et les pertes du Vision Fund sont essentiellement comptables, fluctuant en fonction de la valorisation des sociétés dans lequel il a investi. Entre juillet et septembre, ses pertes ont été précipitées par les difficultés boursières de Coupang, l’e-marchand sud-coréen qui avait connu en mars des débuts en fanfare à Wall Street. Le fonds a aussi été pénalisé par la mauvaise passe des valeurs chinoises, suite à l’offensive des autorités contre les groupes technologiques. Et plus particulièrement de Didi, la plateforme chinoise de voitures avec chauffeur. Sur la période, la valeur de ces deux participations a chuté de 12,8 milliards de dollars.

Investissements en France – Les prochains mois pourraient cependant être meilleurs pour le Vision Fund. Au moins deux introductions en Bourse devraient en effet lui permettre d’enregistrer d’importants gains: la start-up indienne Ola et la singapourienne Grab. Ensuite, d’autres investissements devront prendre le relais. Masayoshi Son n’entend pas ralentir. Il vient ainsi de porter l’enveloppe du Vision Fund 2 à 51 milliards de dollars, contre 40 milliards précédemment. Le fonds continue d’être l’un des plus actifs du monde, s’intéressant à de nouveaux marchés, comme la France, où il a participé aux récentes levées de fonds record de Sorare et de Contentsquare.

Pour aller plus loin:
– Après le fiasco WeWork, Softbank tente un pari risqué en Bourse
Sorare pulvérise les records de la French Tech


No Comments Yet

Comments are closed

Contactez-nous  –  Politique de confidentialité