Par , publié le 25 septembre 2022

Pas de plan social, mais des coupes discrètes dans les effectifs. Selon le Wall Street Journal, Meta, la maison mère de Facebook, s’est lancé dans un vaste plan d’économies, principalement grâce à des suppressions de postes. Une première phase a déjà débuté, indique le quotidien américain, avec la fermeture de plusieurs divisions. Les salariés qui y travaillent ne disposent que d’un délai de 30 jours pour trouver un nouveau poste au sein de la société. Ceux qui n’y parviendront pas seront licenciés. Une deuxième phase, touchant davantage d’employés, devrait suivre. Meta, qui n’a ni confirmé ni démenti ces informations, espérerait réduire ses dépenses de 10%, ce qui représenterait près de 700 millions de dollars d’économies par mois.

Baisse du chiffre d’affaires – Cette restructuration intervient à un moment particulièrement difficile pour l’entreprise fondée par Mark Zuckerberg. Non seulement son cours boursier a chuté de plus de moitié depuis un an. Mais elle a également accusé au deuxième trimestre, la première baisse trimestrielle de son chiffre d’affaires. Une baisse certes très limitée (-1% seulement), mais qui devrait encore s’accentuer au troisième trimestre. Meta explique ses contre-performances par la faiblesse du marché publicitaire, plombé par l’inflation et la crainte d’une prochaine récession. Le groupe n’est d’ailleurs pas le seul à souffrir. Google mène aussi des suppressions de postes. Et Snapchat vient de licencier 20% de ses effectifs.

Monétisation plus difficile – La maison mère de Facebook est d’autant plus en difficulté qu’elle doit affronter la concurrence grandissante de TikTok. Elle peine désormais à attirer de nouveaux adeptes – fin 2020, le réseau social a même connu une baisse du nombre d’utilisateurs, du jamais vu. Et elle a dû adapter son offre pour copier son menaçant rival. Si son nouveau format, baptisé Reels, représente une part croissante de l’activité sur Facebook et Instagram, il génère des recettes publicitaires plus faibles. Autrement dit, Meta ne peut pas aussi bien monétiser son audience qu’avant. Autre problème: la modification des règles d’Apple sur le pistage publicitaire, qui devrait se traduire par un manque à gagner de 10 milliards de dollars en 2022.

Investissements dans le métaverse – Ces mesures d’économies ont lieu alors que la société mène sa transformation vers le métaverse, ce monde virtuel que Mark Zuckerberg considère comme la prochaine plateforme dominante. Pour y parvenir, elle a investi sans compter et recruté massivement dans sa division Reality Labs. L’an passé, celle-ci a embauché 7.000 personnes – elle compte désormais 17.000 employés, soit un quart des effectifs de Meta. Et elle a accusé des pertes colossales, supérieures à dix milliards de dollars. De tels investissements ne posaient pas de problèmes tant que la machine publicitaire tournait à plein régime. Ils doivent désormais être compensés par une baisse des dépenses dans d’autres divisions.

Pour aller plus loin:
– Facebook revoit ses ambitions à la baisse dans le hardware
– Pour la première fois, Facebook perd des utilisateurs


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